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Titre Les organes du contrôle d'État et les journaux dans l'URSS de Staline : des auxiliaires de la police politique ?
Auteur François-Xavier NÉRARD
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 42, no 2-3-4, avril-décembre 2001 La police politique en Union Soviétique, 1918-1953
Rubrique / Thématique
Surveillance, information et réseaux d'indicateurs
Page 263-278
Résumé Dès 1928, le pouvoir stalinien banalise la pratique de la dénonciation : il la rend visible, quotidienne, « normale ». Cet article veut montrer comment les « signaux » deviennent un phénomène de masse en URSS. Les différentes campagnes menées, le discours tenu tendent à estomper les frontières morales : il n'y a plus de honte à dénoncer. Le système de recueil des dénonciations reflète également cette politique : le pôle secret (la police politique) est doublé d'un pôle public vaste et amplement « médiatisé ». Il s'agit de permettre à ceux que la dénonciation aux « organes » rebute de sauter quand même le pas. Pour autant, ce deuxième pôle n'est pas un simple supplétif de la police politique. Certes, certaines lettres sont systématiquement transmises à la GPU ou au NKVD (les lettres anonymes et celles qui mettent en cause les collaborateurs de ces organismes). D'autres le sont de façon beaucoup plus aléatoire sans qu'il soit possible de dégager de véritable logique. Parfois la police politique participe aux enquêtes du parti ou de l'Inspection ouvrière et paysanne : elle fournit le plus souvent des renseignements précieux sur l'origine sociale des individus. Elle intervient également en fin d'enquête comme organe de répression. Si la collaboration est réelle, les deux pôles travaillent cependant plus en parallèle qu'en synergie. Il ne s'agit donc pas d'un système uniquement tourné vers la répression politique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_422_0263