Titre | Le recensement de 1897 : Les limites du contrôle impérial et la représentation des nationalités | |
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Auteur | Juliette Cadiot | |
Revue | Cahiers du monde russe | |
Numéro | volume 45, no 3-4, juillet-décembre 2001 Varia et comptes rendus | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 441-464 | |
Résumé |
L'étude du premier et unique recensement impérial de Russie en 1897 met en lumière un double aspect de la question nationale à la fin de l'époque impériale, à savoir la résistance de sujets non russes aux entreprises de centralisation étatique et la recherche mal assurée d'une nouvelle représentation impériale, fondée sur le caractère multinational du pays. Le recensement donna lieu à une série de révoltes, notamment dans les régions de la Volga et dans les provinces occidentales. Ces mouvements témoignent par leur ampleur de la mobilisation sociale, religieuse et politique de populations majoritairement non russes. La variété des enjeux que ces troubles révèlent s'inscrit dans le refus de la politique de prosélytisme orthodoxe menée par le régime, la peur d'une modernité étatique symbolisée notamment par l'école russe, et un sentiment de perte identitaire. Les insurgés, spontanément ou sous l'influence de réseaux politiques locaux, espèrent faire du recensement le lieu d'un possible dialogue avec l'État ou d'une redéfinition de leur place dans le système impérial. Finalement, le recensement mené à bien produira une représentation chiffrée du caractère multinational de l'empire composé de plus de 130 nationalités. Contestée par le pouvoir, mais attestée par la science, cette dernière permettra, à la suite de la révolution de 1905, à divers groupes nationaux de prouver leur existence et de réclamer la reconnaissance de leurs droits. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_453_0441 |