Titre | Les princes de Moscou face à la mort : Modèle monastique et sainteté lignagère (1263-1598) | |
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Auteur | Pierre GONNEAU | |
Revue | Cahiers du monde russe | |
Numéro | volume 46, no 1-2, janvier-juin 2005 La Russie vers 1550 : monarchie nationale ou empire en formation | |
Rubrique / Thématique | Autour de la monarchie |
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Page | 193-210 | |
Résumé |
Cette étude, embrassant dix générations, analyse les conditions de la mort des 86 princes de la dynastie moscovite. Elle tente d'établir pour chacun d'eux l'état, laïque ou monastique, dans lequel il est mort, ses dispositions testamentaires, son lieu de sépulture et l'existence ou l'absence d'une vénération posthume. On peut distinguer trois catégories principales : le prince-moine qui prend l'habit religieux sur son lit de mort, le prince n'entretenant que des relations intermittentes avec l'ordre monastique et le « prince-nourricier » qui, sans entrer dans les ordres, manifeste une dévotion ou une générosité particulière envers ses abbayes favorites. La fonction et l'époque jouent aussi leur rôle. D'Aleksandr Nevskij (?1263) à Ivan II le Bel (?1359), les aînés de la dynastie moscovite choisissent le trépas monastique parce qu'il garantit leur salut individuel et donne à leur lignée, qui ne compte aucun prince-martyr, son aura de sainteté. En revanche, à partir du règne de Dmitrij Donskoj (?1389), les aînés de Moscou optent presque tous pour un trépas séculier, car renoncer au pouvoir, même in extremis, risque de déstabiliser le système monarchique. Les cadets se font rarement moines, mais sont fréquemment des « nourriciers ». Comme en Occident, la dynastie moscovite forme idéalement un corps mystique, constitué par le souverain en exercice, mais aussi ses frères et cousins, qui reposent presque tous dans la nécropole de l'archange Saint-Michel, au Kremlin. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_461_0193 |