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Titre Le souffle lointain de la révolution et la terreur du quotidien : Le bolchevik Emel´jan Jaroslavskij dans les années 1930
Auteur Sandra Dahlke
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 49, no 4, octobre-décembre 2008 VARIA et comptes rendus
Rubrique / Thématique
Destins individuels et terreur
Page 581-604
Résumé À partir des journaux intimes et de la correspondance du dirigeant bolchevik Emel´jan Jaroslavskij, l'auteur étudie comment les responsables d'un régime dit révolutionnaire ont tenté de consolider leur pouvoir tout en ayant conscience de l'épuisement progressif de l'élan révolutionnaire. Engagé dans les révolutions de 1905 et d'octobre 1917, Jaroslavskij fut l'un des idéologues les plus influents du régime stalinien et le partisan loyal de Stalin ; jusqu'à son décès, en 1943, et même pendant les pires années de la Terreur, il ne cessa de cultiver un romantisme révolutionnaire. La première partie de l'article montre à quel point ses représentations du révolutionnaire étaient empreintes de la littérature du populisme russe de la seconde moitié du xixe siècle. Cette conception de son propre rôle fut renforcée par l'expérience de la foule et par la fascination qu'elle exerça sur lui pendant la période révolutionnaire. La seconde partie analyse comment la construction identitaire d'un leader des « masses ouvrières », héroïque et désintéressé, fut bientôt remise en question par deux circonstances : la banalité du pouvoir au quotidien et la monopolisation par Stalin de la notion du révolutionnaire qui devint un outil disciplinaire. En se fondant sur l'exemple de Jaroslavskij, l'article formule l'hypothèse que c'est parce qu'il parvint imposer sa notion du révolutionnaire -- et ce, dès le début des années trente -- que Stalin réussit à imposer son pouvoir total aux camarades qui cherchaient à sauvegarder à tout prix leur construction identitaire.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_494_0581