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Titre Rossijskij plen 1914-1917 gg. kak prostranstvo politiko-ideologičeskih manipuljacij
Auteur Natal´ja V. Suržikova
Mir@bel Revue Cahiers du monde russe
Numéro volume 53, no 1, janvier-mars 2012 Pratiques du droit et de la justice en Russie (xviiie-xxe siècles)
Rubrique / Thématique
Articles
Page 247-266
Résumé Cette étude explore le thème historiographique bien connu de la politique nationale sélective menée par la Russie à l'endroit de ses prisonniers de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Pointant la continuité évidente de cette politique avec la politique plus générale de gestion de la population, l'auteur n'en exagère pas pour autant sa stabilité et son efficacité. L'article prouve de façon convaincante que les tentatives de recours aux statuts ethniques et confessionnels des prisonniers étrangers se sont toujours heurtées à la résistance des administrateurs locaux pour lesquels la politique gouvernementale d'un traitement différencié des prisonniers de guerre constituait un obstacle sérieux à la maximisation de leur productivité. D'ailleurs, initialement, il ne s'agissait pas tant d'une politique efficace comme de l'apparition d'un certain discours du pouvoir focalisé sur les prisonniers mais aussi sur la société en guerre, celle-ci se voyant ainsi imposer certaines tactiques et pratiques comportementales. L'inclusion de ce débat dans toutes sortes de « simagrées » politico-idéologiques autour des prisonniers étrangers a permis, non sans succès, de maintenir l'illusion de leur activisme politique de masse, occultant le fait que cela ne concernait que quelques dizaines de milliers d'hommes sur les deux millions que comptait l'armée des ennemis.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This study explores the well-known historiographical theme of Russia's selective national policy towards prisoners of war during World War I. That policy was unquestionably in keeping with the policy towards the population in general, but its strength and efficiency are questionable. The article aims to show that attempts at utilizing the ethnic and denominational status of foreign prisoners of war constantly met with opposition from local managers who considered that the government's policy of differentiation among war captives was a serious obstacle to the maximization of the latter's working efficiency. Beyond the question of the policy's efficiency, there was from the start a discourse on the part of the authorities focused on both the captives and the society at war. The latter was thus compelled to adopt certain behavioral tactics and practices. The inclusion of this discourse in all kinds of political and ideological “gesticulations” around foreign prisoners successfully maintained the illusion of their mass political activism, hiding the fact that only some ten thousand of them – out of two million soldiers – were actually involved in it.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_531_0247