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Titre Culture commune versus émancipation ? Les effets pervers de la canonisation des auteurs philosophiques
Auteur Sébastien Charbonnier
Mir@bel Revue Carrefours de l'éducation
Numéro no 33, mai 2012 Que « peut » le syndicalisme enseignant ?
Rubrique / Thématique
Études et recherches
Page 115-130
Résumé L'enseignement de la philosophie est loué et défendu pour ses effets vertueux : rien moins que « former l'esprit critique », « apprendre la liberté »... Dans la pratique, l'un des outils les plus utilisés est l'histoire de la philosophie : on apprend aux côtés de Platon, Descartes ou Kant à exercer sa raison. Mais dans quelle mesure ce recours aux « grands philosophes » réalise-t-il les objectifs souhaités ? Cet article essaie d'analyser les processus de canonisation à l'œuvre par l'institution scolaire (qui contribue grandement à les mettre en place) et dans l'institution scolaire (qui subit très largement leurs effets). Certes, canoniser les « grands auteurs » de philosophie crée des repères pour former, mais ces repères ne sont pas simplement « au service de » l'acte pédagogique : ils informent en retour les conditions de transmission de l'héritage culturel – et souvent en un sens antinomique avec l'émancipation effective des individus qu'on prétend former à la liberté. D'où l'importance de comprendre les mécanismes de canonisation opérant dans la perception (française) de ce qu'est la philosophie, si on veut pouvoir distribuer présentement ses puissances encapacitantes pour le plus d'individus possible.
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLE_033_0115