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Titre Réflexions sur la place du marché dans l'éducation
Auteur Annie Vinokur
Mir@bel Revue Carrefours de l'éducation
Numéro no 34, novembre 2012 L'éducation face au défi de la globalisation : entre local et global
Rubrique / Thématique
Études et recherches
Page 15-27
Résumé À chaque étape de son développement, l'accumulation capitaliste requiert l'adaptation des valeurs, comportements et savoirs de la population, donc l'intervention du politique et une représentation du Marché cohérente avec ses besoins. Lorsque prédomine le capital industriel prévaut la représentation libérale, paisible et stable, d'une société d'individus mus par la passion de leur intérêt égoïste mais disciplinés par la rationalité économique que leur impose la mécanique abstraite de la concurrence. Le rôle attribué à l'État dans le gouvernement des comportements est alors subsidiaire. Le problème idéologique du passage de ce libéralisme au néolibéralisme du capitalisme financier est de surimposer au mythe concurrentiel une représentation du Marché comme arène de libre compétition des rapports de pouvoir. C'est l'une des tâches assignées au Nouveau management public, dont la fonction première est de mettre les institutions socialisées (et d'abord l'instruction) au service des besoins immédiats de l'accumulation. La « marchandisation » de l'éducation peut donc, au-delà de l'ouverture du secteur public de l'enseignement aux capitaux, s'analyser comme tentative d'instaurer une nouvelle pédagogie du lien social, celle de l'« agence ».
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLE_034_0015