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Titre L'OMC après Seattle : le chantier inachevé
Auteur Jean-Marie Warêgne
Mir@bel Revue Courrier hebdomadaire du CRISP
Numéro no 1712-1713, 2001/7 L'OMC après Seattle : le chantier inachevé
Page 5-76
Résumé Après l'échec de la Conférence de Seattle (30 novembre ' 3 décembre 1999), les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce se sont consacrés essentiellement à des négociations basées sur des accords antérieurs conclus en 1994 à Marrakech en conclusion du Cycle de l'Uruguay. Des négociations ont re¬pris discrètement à l'OMC au long de l'année 2000 sur les secteurs de l'agriculture et des services, qui constituaient la priorité de la délégation américaine à Seattle.Les positions restent nettement antagonistes, particulièrement dans le secteur agricole, entre les partisans les plus convaincus de la suppression de toute aide au secteur ' le Groupe de Cairns ' et les pays industrialisés tels que le Japon, l'Union européenne, la Suisse et quelques autres, qui tentent de défendre le concept de multifonctionnalité de l'agriculture. De leur côté les Atats-Unis tentent d'enfermer les négociations de ce secteur à la fois dans un nombre restreint de matiè¬res et dans un corset temporel.En ce qui concerne les services, le dossier a marqué une longue pause, chaque pays membre conservant ses propositions de libéralisation pour un moment plus stratégique de la négociation. Les USA cherchent à obtenir une définition plus large du secteur de l'énergie. La libéralisation des services comptables est aussi évoquée. Les USA et l'UE sont d'accord pour libéraliser davantage les télécommunications et les services financiers. Les USA souhaitent que l'e-commerce relève du commerce des marchandises, ce qui leur permettrait d'éviter les quotas culturels en matière d'audiovisuel.Par ailleurs, les pays en voie de développement ont pris une importance croissante dans les mécanismes de décision de l'OMC. Ils ont continué, de manière variable mais assez constante durant l'année 2000, à revendiquer une plus grande transparence interne de l'institution, un accès plus facile aux marchés des pays industrialisés et des modalités de mise en oeuvre des Accords de Marrakech plus adaptées à leur situation.L'annonce d'une quatrième Conférence ministérielle de l'OMC qui se tiendra à Doha au Qatar du 9 au 13 novembre 2001 laisse présager que l'année 2001 verra se déployer de nombreux efforts afin de relancer un cycle élargi de négociations commer¬ciales, solution qui a la large préférence de l'Union européenne peu désireuse de se laisser enfermer dans un agenda limité à des négociations agricoles et sur le commerce des services.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRIS_1712_0005