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Titre "According to all the authorities" : the uncanny in John Banville's The Sea
Auteur Romain Nguyen Van
Mir@bel Revue Etudes anglaises
Numéro Volume 65, octobre-décembre 2012
Rubrique / Thématique
Articles
Page 480-499
Résumé Cet article est consacré à The Sea (2005), roman de l'écrivain irlandais John Banville, et à son système de références psychanalytiques. Empruntant à Harold Bloom le concept de « lecture erronée », je montre que le récit repose sur une poétique de mésinterprétation des écrits de Freud. Alors que le narrateur remet en cause leur autorité, sa relation à l'espace et notamment à l'espace intime, semble reprendre une lecture freudienne qu'il se refuse néanmoins à faire. En m'appuyant sur l'ambivalence que Freud assigne à das Heimliche — le familier — dans son essai de 1919, « L'Inquiétante étrangeté », je cherche à montrer que The Sea fait travailler la théorie freudienne de « l'inquiétante étrangeté » sur le mode de la réticence. Elle n'est alors plus simplement une impression laissée au lecteur ; elle sert de principe organisateur qui confère au récit sa structure en contrepoints. Je finis par interroger l'impact de cette stratégie sur les notions d'authority et d'authorship, et les « rites génétiques » (Maingueneau) qui les constituent pour mieux mettre en évidence certaines des caractéristiques de l'écriture et de l'identité énonciative de Banville, en comparant The Sea à son roman précédent, Shroud (2002).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article focuses on John Banville's novel, The Sea (2005) and investigates its ambivalent references to psychoanalysis. Using Harold Bloom's concept of “misprision,” I argue that the narrative embodies a provocative rereading of Freudian literature. While challenging the Freudian authority, the narrator's handling of space and particularly of intimate space seems inadvertently to resort to a Freudian reading he had to all appearances dismissed. Drawing on the ambivalence Freud assigns to das Heimliche—the homely—in his 1919 essay “The Uncanny,” I contend that The Sea reluctantly works within the Freudian theory of the “uncanny.” My point is that the uncanny is not merely an impression left with the reader; it is in fact used as a driving force that gives the novel its contrapuntal structure. I eventually focus on the impact this strategy has on notions of authority, authorship and the definition of the text's “genetic rites” (Maingueneau 121) to dynamically foreground the originality of Banville's writing features and pertinent aspects of his enunciative identity, from Shroud (2002), his previous novel, to The Sea.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ETAN_654_0480