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Titre Revolution in Times of Eurosclerosis: The Case of the First Lomé Convention
Auteur Lotte Drieghe, Jan Orbie
Mir@bel Revue L'Europe en formation
Numéro no 353-354, juillet-octobre 2009 Eurosclérose ou européanisation ? L'intégration européenne dans les années 1970
Rubrique / Thématique
Dossier : Eurosclérose ou européanisation ? L'intégration européenne dans les années 1970
Page 167-181
Résumé Cet article examine les dynamiques menant à la première Convention de Lomé conclue entre la Communauté européenne (CE) et les anciennes colonies de ses États membres. En 1975, la CE et les pays dits ACP (pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) arrivent à conclure un accord exhaustif de coopération commerciale et de développement, en dépit de l'eurosclérose et de la crise économique vécues à ce moment. Cet article vise à expliquer ce paradoxe apparent. En premier lieu nous examinons pourquoi Lomé a été perçu comme un accord révolutionnaire. À cette fin, nous élaborons quatre caractéristiques de l'accord : (1) sa large étendue géographique, (2) son envergure importante, (3) le développement de son régime commercial et (4) l'engagement de la part de la CE de forger un partenariat à part égale. Ensuite, nous analysons les raisons de la CE d'inclure ces caractéristiques distinctes dans la Convention. Basée sur une recherche dans les archives de l'UE et dans quelques collections privées, cette étude aboutit à la conclusion que cet accord “révolutionnaire” ne résulte pas d'idées ambitieuses au sujet de développement, sinon qu'il provient de relations historiques et de considérations pratiques. En majeure partie, Lomé I représente la continuité des politiques antérieures de la France et du Royaume-Uni vis-à-vis de leurs anciennes colonies et ce sont justement ces deux États membres de la CE qui contribuent largement à façonner le contenu et la nature de l'accord à travers des négociations intergouvernementales. Quoi qu'il en soit, en époque d'eurosclérose, il paraît utile d'affirmer la position de l'Europe en tant qu'acteur international ambitieux comme réponse à la crise interne de légitimité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article examines the dynamics leading to the first Lomé Convention between the EC and the former colonies of its member states. In 1975 the EC and the ACP (African, Caribbean and Pacific) countries managed to conclude a comprehensive trade and development agreement, despite the period of eursclerosis and economic crisis. This article aims to explain this apparent paradox. First, we examine why Lomé has been perceived as a revolutionary agreement. In this respect four features of the agreement are elaborated: (1) its broad geographical reach, (2) its wide scope, (3) the development friendly nature of its trade regime, and (4) the EC's commitment to an equal partnership. Subsequently, we analyze the EC's motives to include these distinguishing features in the Convention. Based on a research in the EU records and some private collections, this study comes to the conclusion that this ‘revolutionary' agreement was not the result of ambitious ideas about development, but stemmed from historical relations and practical consideration. Lomé I was to a large extent the continuation of previous policies by France and the United Kingdom towards their former colonies, and these two EC member states have largely shaped the content and nature of the agreement through intergovernmental bargaining. However, in times of eurosclerosis it might be useful to affirm Europe as an ambitious international actor as a response to the internal legitimacy crisis.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EUFOR_353_0167