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Titre Deifying the Defeated : Commemorating Bleiburg since 1990
Auteur Vjeran Pavlakovic
Mir@bel Revue L'Europe en formation
Numéro no 357, juillet 2010 Aborder la violence collective : Méthodes et perceptions
Rubrique / Thématique
Dossier : Aborder la violence collective : Méthodes et perceptions
Page 125-147
Résumé Contrairement au reste de l'Europe orientale après 1989, la transition post-communiste de la Croatie et des autres anciennes républiques yougoslaves s'est accompagnée d'un conflit ethnique violent et de la désintégration de l'État commun. L'effondrement du pouvoir communiste signifia la disparition du monopole sur l'Histoire, et fit émerger des narrations plurielles en supprimant les mémoires collectives, en particulier en ce qui concerne la seconde guerre mondiale et la répression communiste qui la suivit. En Croatie, ceci s'exprima principalement par la réhabilitation du régime oustachi, politisée par la droite radicale et essentiellement tolérée par le gouvernement. En 1989 et 1990, la société croate eut pour la première fois la possibilité de parler librement des morts du camp qui avait perdu la guerre et de les commémorer, alors que cela avait été auparavant un sujet tabou dans la Yougoslavie titiste. La droite radicale chercha à s'attirer des soutiens en associant les victimes du communisme avec les nouvelles victimes de la guerre contre la Serbie de Milosevic et les Serbes locaux rebellés et contre l'État croate. Ces forces politiques soutenaient une identité croate basée sur la victimisation. Les commémorations dans les lieux de mémoire, comme à Bleiburg, constituaient des rituels publics avec des objectifs politiques spécifiques. Ces commémorations continuent à jouer le rôle de plate-forme pour les nationalistes, et les rituels du souvenir des victimes communistes constituent une stratégie politique qui estompe la distance entre le passé et les plus récents souvenirs et histoires de la guerre d'indépendance de la Croatie (1991-1995). Cet article étudie les changements de signification et l'instrumentalisation de la commémoration de Bleiburg de 1990 à 2009.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Unlike the rest of Eastern Europe after 1989, Croatia's and the other former Yugoslav republics' transition from communism was accompanied by a brutal ethnic conflict and a disintegration of the common state. The collapse of communist rule also meant the disappearance of the monopoly over history, resulting in the emergence of a plurality of narratives and suppressed collective memories, especially regarding World War Two and the post-war communist repression. In Croatia, this was primarily expressed by a rehabilitation of the Ustasa regime, which was politicized by the radical right and essentially tolerated by the government. In 1989 and 1990, Croatian society for the first time was able to openly talk about and commemorate the dead from the losing side of the war, previously a taboo theme in Tito's Yugoslavia. The radical right attempted to mobilize support by associating communist victims with the new victims resulting from the war with Milosevic's Serbia and local Serbs rebelling against the Croatian state. These political forces argued for a Croatian identity based on victimization. Commemorations at sites of memory (lieux de mémoire) such as Bleiburg were public rituals with specific political goals. These commemorations continue to act as a platform for nationalists, and the rituals of remembering communist victims serve as a political strategy that blurs the distant past with the more recent memories and narratives of Croatia's War for Independence (1991-1995). This article examines the shifting meanings and instrumentalization of the Bleiburg commemoration from 1990 until 2009.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EUFOR_357_0125