Titre | Le nom comme signe corporel : L'exemple des femmes de la noblesse yéménite | |
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Auteur | Gabriele Vom Bruck | |
Revue | Annales. Histoire, Sciences Sociales | |
Numéro | vol. 56, no 2, avril 2001 Liens de famille. La royauté française | |
Rubrique / Thématique | Liens de famille. Noms, alliances, patrimoines |
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Page | 283-311 | |
Résumé |
Il est courant, tant dans les cultures euro-américaines que dans celles du Moyen-Orient, que les noms constituent la personne sociale et lui assignent une catégorie
sexuelle spécifique. Malgré l'importance accordée à une appellation appropriée selon
l'appartenance sexuelle, la conception de l'honneur due au statut et celle du corps
féminin requéraient que les femmes de la dernière dynastie royale yéménite portent
un nom d'homme. Au cours de leurs interactions avec certaines catégories d'hommes,
les femmes devaient dissimuler leur nom féminin, tout comme les parties de leur
corps. Étudiant le lien de dépendance existant entre les activités sociales et le nom,
cet article souligne un paradoxe qui se situe au c?ur de cette pratique d'appellation.
En acquérant un nom masculin, ces femmes à la fois se soumettaient aux impératifs
sociaux de l'ancienne hiérarchie fondée sur le statut et accroissaient leur pouvoir
d'action. L'article examine la théorie performative des noms de Judith Butler, selon
laquelle les pratiques discursives telles que l'appellation ne contribuent pas nécessairement à assigner une appartenance sexuelle à des êtres biologiques de sexe féminin,
et l'appellation d'une femme par un nom de sexe opposé n'altère pas non plus son
identité en tant que membre du sexe féminin. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_562_0283 |