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Titre Droit médiéval : Un débat historiographique italien
Auteur Emanuele Conte
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol. 57, no 6, décembre 2002 Numéro spécial : Histoire du droit
Rubrique / Thématique
Débats historiographiques : Italie, France
Page 1593-1613
Résumé Depuis 1995, les historiens italiens du droit ont publié des manuels présentant de nouvelles interprétations du droit médiéval, avec, entre autres, la question de la position centrale de la renaissance des études juridiques au XIIe siècle dans la périodisation de l'histoire juridique du Moyen  ge. D'un côté, le concept de ius commune, traité par Francesco Calasso comme la création la plus importante de la science juridique après 1100, semble maintenant montrer plutôt ses origines anciennes et coutumières. De l'autre, la fonction de la science a été questionnée par Paolo Grossi, qui insiste sur l'importance créative des premiers siècles du Moyen  ge. Ce qui fait la singularité du droit médiéval, suivant Grossi, serait justement l'originalité des institutions créées par la coutume entre la chute de l'Empire romain et la réforme grégorienne. La science scolastique, triomphante pendant le Moyen  ge tardif, n'avait d'autre fonction que de confirmer les créations de la pratique. Les institutions juridiques médiévales, vues comme l'invention unitaire d'un âge, peuvent ainsi être opposées à celles de l'Antiquité romaine et de l'État moderne. L'article montre comment cette vision de Grossi dépend encore largement de l'historiographie des germanistes du XIXe siècle, qui opposaient le droit romain centré sur l'individu au droit médiéval et germanique fondé sur la communauté. De même, les propositions de Grossi montrent un faible sens historique : elles présentent un Moyen  ge plat, dépourvu de tensions et de contradictions.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_576_1593