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Titre De la hiérarchisation des êtres humains au « paradigme racial »
Auteur Marylène Patou-Mathis
Mir@bel Revue Hermès (Cognition, Communication, Politique)
Numéro no 66, 2013 Classer, penser, contrôler
Rubrique / Thématique
I. Classification, pouvoir, idéologie
Page 30-37
Résumé Au cours du XIXe siècle, la science progresse dans la connaissance des régions colonisées et des peuples qui y vivent. Cette « ethnographie » va propager l'idée, d'une part, que toutes les « races » ne sont pas égales et, d'autre part, que celle des Européens est supérieure aux autres. Durant cette période, les savants classent les espèces vivantes des inférieures aux supérieures et, au sein de l'espèce humaine, ils hiérarchisent les individus en fonction de leur « race » en se fondant en priorité sur la couleur de leur peau. La reconnaissance, dans les années 1860-1880, de la préhistoire en tant que discipline scientifique va, dans un premier temps au moins, conforter cette vision inégalitaire des « races ». En utilisant l'analyse comparative entre les singes et les Hommes actuels et, désormais, fossiles, les anthropologues affermissent le présupposé de l'existence de « races » supérieures et inférieures. En outre, l'évolution des cultures est perçue comme une transformation unilinéaire et progressive : de la sauvagerie primitive (représentée par les Préhistoriques et les « Sauvages ») à la civilisation. Ces hiérarchisations, biologique et culturelles, entraîneront le développement d'idéologies aux conséquences dramatiques pour certains humains.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais From the classification of human beings to the “racial paradigm”The 19th century saw science making advances in knowledge on colonised regions and on the people living there. What became known as “Ethnography” would spread the idea that, firstly, not all “races” were equal and, secondly, that the European “race” was superior to the others. Scholars during this period were classifying species from lower to higher orders, and within the human species, they ranked individuals according to “race”, distinguishing them primarily on the basis of skin colour. The recognition of prehistory as a scientific discipline, in the 1860s to 1880s, initially reinforced this view of “races” as unequal. By making comparative analyses between apes and humans, both current and, by then, fossil, anthropologists reinforced the presupposition that there were superior and inferior “races”. Furthermore, cultural evolution was seen as a gradual and unilinear progression from the primitive savage (represented by prehistoric “cavemen” and “savages”) to civilisation. These hierarchical classifications, both biological and cultural, would lead to the development of ideologies whose consequences for certain humans were dramatic.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HERM_066_0030