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Titre Comprendre l'affaire de falsification d'outils paléolithiques de 2000. Histoire de l'archéologie paléolithique et de l'homme fossile au Japon
Auteur Arnaud Nanta
Mir@bel Revue Extrême-Orient, Extrême-Occident
Numéro no 32, 2010 Faux et falsification en Chine, au Japon et au Viêt Nam
Rubrique / Thématique
III. ...et exigences éthiques
Page 193-220
Résumé Fin 2000, une affaire de faux archéologiques sans précédents éclata au Japon à propos du Paléolithique inférieur de l'archipel. Cette affaire de falsification remit en cause près de vingt-cinq années de travaux, ainsi que l'idée d'une présence humaine « japonaise » remontant à 600 000 ans dans le passé. L'enquête menée par l'Association japonaise d'archéologie montra que Fujimura Shin. ichi, vice-directeur du Centre de recherche sur la culture paléolithique du Tôhoku au moment des faits, avait réalisé des truffages systématiques depuis 1976, voire intégralement falsifié certains sites.Pour autant, une analyse visant à comprendre les causes profondes, les motivations et la dynamique de cette affaire de faux ne pourrait se limiter à un seul homme. Le présent article réfléchit tout d'abord sur la place et le rôle de « l'archéologie nationale » au sein des États-nations modernes, puis retrace l'histoire de la recherche paléolithique et de l'homme fossile dans le Japon du premier XXe siècle. La « naissance » du Paléolithique japonais après 1949 et le développement d'une recherche autonome dans le nord-est de l'archipel à partir des années 1960 sont ensuite présentés. Cette recherche du Nord-Est se développa de façon antagoniste avec le reste de l'archéologie japonaise, davantage portée sur la Protohistoire. Nous réfléchissons enfin au poids d'autres facteurs, tels que les financements de la recherche, la relation ambiguë que ce Centre entretenait avec la recherche paléolithique chinoise, ou encore le rôle des médias.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais At the end of 2000, an unprecedented story of archaeological fakes related to the archipelago's Lower Paleolithic era came out in Japan. It called into question nearly 25 years of academic research as well as the idea that a “Japanese presence” could be traced back 600,000 years. The survey, carried out by the Japanese Archaeology Association, provided some evidence that Fujimura Shin. ichi, the deputy director of the Tôhoku Paleolithic Culture Research Center, had systematically – if not integrally – falsified some archaeological sites since 1976.This being said, an analysis aiming at understanding the deep causes, the motivations, and the very dynamics of such a forgery cannot be limited to a single man. After an initial exploration of the status and the role of “national archaeology” within modern nation-states, the article provides an account of the history of paleolithic and fossil man research in Japan during the first part of the 20th century. The “birth” of a Japanese Paleolithic period after 1949 and the development, from the 1960s on-wards, of independent research in the northeastern part of the archipelago are also introduced. Such research developed antagonistically to mainstream Japanese archaeology, which was also concerned with protohistory. Finally, the article considers the impact of other parameters, such as the funding of research, the ambiguous relationship between the afore-mentioned center, Chinese paleolithic research, and the role of the media.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EXTRO_032_0193