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Titre Le refus de l'amnistie des « années de plomb ». : Imbroglio historiographique et déni de la conflictualité
Auteur Lynda Dematteo
Mir@bel Revue L'Homme et la société
Numéro no 159, 1er trimestre 2006 Les territoires de l'amnistie
Rubrique / Thématique
Entre cléménce et tolérance zéro. Les territoires de l'amnistie
Page 71-85
Résumé L'historicisation de la guerre 1943-1945 induite par l'amnistie Togliatti s'apparenta plus à un déni de la guerre civile qu'à une véritable refondation politique démocratique. De fait, le conflit entre fascistes et communistes se perpétuera de manière souterraine durant la guerre froide avant de se rallumer au cours de la décennie 1969-1978 lorsque le PCI fut sur le point d'accéder démocratiquement au pouvoir. Le déni dont fait aujourd'hui l'objet l'ampleur du mouvement social des « années de plomb » ne ferait ainsi que redoubler celui qu'avait introduit l'amnistie Togliatti. La gauche, incapable de faire retour sur sa propre violence, refusa l'idée qu'il y ait eu en Italie une guerre civile, puis un vaste mouvement social qui réveillait l'ancien conflit entre fascistes et anti-fascistes. Loin de suturer les plaies des différentes parties en lutte, ce déni permit peut-être à la jeune démocratie italienne de s'affirmer, mais rendit toute véritable réconciliation impossible comme le prouve aujourd'hui encore l'âpre conflit des mémoires qui oppose aussi bien les politiciens que les historiens italiens.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Abstract The historicizing of the years 1943-1945 following the Togliatti amnesty is closer to a denial of civil war than to a restoration or foundation of political democracy. In fact, the conflict between fascists and communists continued under the surface during the cold war period, before breaking to the surface during the decade of 1969-1978 when the PCI was on the point of democratically taking power. The present denial concerning the « leaden years » has reinforced that introduced by the Togliatti amnesty. The Left, incapable of calling its own violence into question, has refused the idea that there was a civil war in Italy, followed by an important social movement that revived the conflict between fascists and antifascists. This denial will perhaps enable the young Italian democracy to strengthen itself, but it makes real reconciliation impossible as the conflict of political actors and historians in Italy reveals.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_159_0071