Titre | Le classement de Shanghai. Histoire, analyse et critique | |
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Auteur | Fabien Éloire | |
Revue | L'Homme et la société | |
Numéro | no 178, 4e trimestre 2010 Devenir des universités | |
Page | 17-38 | |
Résumé |
Le développement des classements internationaux est lié à la construction « d'une économie fondée sur la connaissance et sur l'ouverture à la concurrence internationale » qui soumet les systèmes nationaux à comparaisons et évaluations. Depuis 2003, année de son lancement, le classement dit « de Shanghai » s'est imposé comme l'un des rouages essentiels et structurants du dispositif idéologique néolibéral qui sous-tend les politiques nationales et européennes de « réforme » dans le domaine de l'enseignement supérieur et la recherche. Établi par l'université Jiao Tong, ce classement des cinq cents « meilleures » universités mondiales, a connu un succès immédiat et fulgurant, notamment en France. Chaque année, ce palmarès est très attendu, non seulement par le milieu médiatique, qui s'en fait volontiers l'écho ; mais aussi par les milieux politique et académique qui s'y réfèrent pour fonder des décisions stratégiques visant à y améliorer la position de leur pays et/ou de leurs universités. En France, le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche est organisé à la façon d'un service public, ce qui le démarque du modèle anglo-saxon. La thèse défendue dans cet article est celle du caractère performatif du classement de Shanghai : en objectivant une hiérarchie, auparavant informelle ou inexistante, il contribue à créer artificiellement les conditions d'un « marché » des universités. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
International rankings development is related to the construction of « an economy based on knowledge and openness to international compétition » which requires that national systems are to be compared and assessed. Since the « Shanghai ranking » has been introduced in 2003, it has become an essential and structuring mechanism of the neoliberal ideology, which underlines the national and European « reform » policies in the field of Higher Education and Research. Established by Jiao Tong University, this ranking of the top five hundred « best » universities in the world has experienced immediate and spectacular success, particularly in France. Each year, this ranking is highly expected, not only by the media, which are quick to publish and comment its results ; but also by political and academic makers, which use it to make strategic decisions in order to improve their country and/or their universities position. In France, the Higher Education and Research's public sector is organized differently than in Anglo-Saxon countries. This paper defends the thesis that Shanghai ranking is performative : it produces an objective hierarchy, which was before informal or non-existent, and it artificially creates the conditions for a universities « market ». Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_178_art03 |