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Titre Le point de vue psychanalytique du Deuxième Sexe : un point de vue éthique et philosophique oublié
Auteur David Risse
Mir@bel Revue L'Homme et la société
Numéro no 179-180, 1er et 2e trimestre 2011 Simone de Beauvoir et la psychanalyse
Rubrique / Thématique
Simone de Beauvoir et la psychanalyse
Page 213-233
Résumé Le second chapitre sur le point de vue psychanalytique dans lequel s'origine Le Deuxième Sexe amène Simone de Beauvoir à entreprendre la déconstruction de la naturalisation freudienne de l'oppression féminine, puisque Freud (parcourant la neurologie vers la psychanalyse) annonce que l'autonomie morale correspond à un rapport de l'individu à lui-même et non à la société. Comme Freud, Beauvoir écrit pour se comprendre et pour arriver à une universalité concrète. Elle sort ainsi d'une certaine utopie idéaliste, du sexisme sartrien (en ce que Sartre évoque les femmes pour parler de sexualité, de frigidité) pour philosopher, phénoménologiquement, sur l'oppression des femmes. Si Beauvoir s'attaque néanmoins au causalisme sexuel freudien en montrant qu'il est « phallocentré », elle refuse de crier pour autant au scandale devant l'idée d'une castration originelle de la femme dans la psychanalyse. Elle la ré-envisage comme un « destin » en repartant du naturalisme biologique, de la maternité comme occultation de la sexualité féminine et mise au service de la reproduction du mâle. C'est parce que l'affectivité féminine est dérivée de la naturalisation de cette oppression que la reprise du point de vue psychanalytique permet de passer d'un « hétéro-érotisme » à un « auto-érotisme », celui de la sexualité comme corps vécu de la femme.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The second chapter on the psychoanalytic point of view, from which stems Simone de Beauvoir's The Second Sex brings her to undertake the deconstruction of the Freudian natiralization of women's oppression, since Freud (going from neurology towards psychoanalysis) announces that moral autonomy corresponds to the individual's relation to himself and not to society. Like Freud, Beauvoir writes to understand herself and to reach a concrete universality. By doing so, she steps out of a certain form of idealistic utopia, out of the Sartrian sexism (insofar as Sartre refers to women as a way to talk about sex, end frigidity) in order to reflect philosophically, phenomenologically, upon the oppression of women. While Beauvoir tackles the Freudian sexual causality by showing that it is « phallocentric », she refuses however to treat the original idea of castration of women in psychoanalysis as a scandal. Rather, she looks at it as « fate » by going back to organic naturalism, to maternity understood as a concealment of female sexuality, in the service of male's reproduction. It is because woman emotions are derived from the naturalization of this oppression that the reinstatement of the psychoanalytical point of view makes it possible to switch from a certain form of « hetero-erotism », that is, sexuality conceived as the lived body of women.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_179_0213