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Titre Les midinettes, avant-garde oubliée du prolétariat
Auteur Claude Didry
Mir@bel Revue L'Homme et la société
Numéro no 189-190, 3e et 4e trimestre 2013 Sexe et politique
Rubrique / Thématique
Sexe et politique
Page 63-86
Résumé Derrière la midinette, aux amours sincères mais légères, c'est le « sweating system » de la couture à domicile qui se profile. Figure essentielle de la féminité dans l'imaginaire masculin, la midinette est ainsi associée à cette forme de sous-traitance en cascade qui alimente la confection des grands magasins. Au cœur de cette « question sociale » qui hante la fin du XIXe siècle, elle devient un des exemples à partir duquel les juristes de la Société d'études législatives envisagent le « contrat de travail » comme cadre juridique permettant d'imputer au donneur d'ordre principal la qualité d'« employeur ». À partir des années 1910, la midinette ne se définit plus seulement comme la charmante ouvrière que l'on voit déjeuner dans les espaces publics, ou la participante du joyeux cortège des catherinettes. Les cortèges qu'elle fréquente sont ceux de grévistes revendiquant une amélioration de leurs conditions de travail. De la Première guerre au Front populaire, les couturières à domicile apparaissent alors comme les héroïnes d'une épopée ouvrière oubliée, contribuant à des avancées aussi remarquables que l'extension des conventions collectives.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Behind the « midinette », as the sincere but slight lover, the « sweating system » of home sewing is looming. Essential figure of the femininity in the male imagination, the « midinette » is also associated with this form of subcontracting that feeds the garment division of the department stores. At the heart of the « social question » that haunts the late nineteenth century, she became one of the examples from which the lawyers of the Legislative Studies Society defined the « contract of employment » as a legal framework to qualify these department stores as their « employer ». From the 1910s, the « midinette » is no longer defined as only the working girl we can see lunch in public places, or participating in the joyous procession of the « catherinettes ». The processions turn in demonstrations of strikers demanding better working conditions. From the first war to the Popular Front, the « midinette » appear as the heroine of a forgotten working epic, contributing to progress as remarkable as the extension of collective agreements.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LHS_189_0063