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Titre « Je crois qu'ils ne me détestent pas » : Écrire l'inimitié dans les correspondances lettrées de la Grande Guerre
Auteur Nicolas Mariot
Mir@bel Revue Genèses
Numéro no 96, septembre 2014 Le dégoût des autres
Rubrique / Thématique
Dossier : Le dégoût des autres
Page 62-85
Résumé Au long de la Grande Guerre, des hommes issus de différents milieux se sont retrouvés condamnés à vivre ensemble. Dans certains cas, la confiance a pu s'installer. Dans d'autres, c'est l'expression de dégoûts sociaux qui s'est imposée. L'article s'intéresse aux traces écrites de ces expressions d'inimitiés. Il explique pourquoi celles-ci apparaissent et perdurent seulement dans les témoignages lettrés rédigés au jour le jour. Elles sont d'abord, pour les membres de la bourgeoisie lettrée de l'époque, une réaction à la découverte de leur propre altérité. Mais à mesure que le conflit se prolonge, le récit de l'autre affirme son caractère d'exercice de classe. Les écrits du front ne portent pas seulement témoignage de la promiscuité, ils sont aussi l'expression d'une pratique intellectuelle de reconquête de soi.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “I think they don't hate me”Throughout the Great War men from different social milieu found themselves compelled to live together. In some cases, trust could take root. In others, the expression of social disgust took hold. This article concerns the written traces of these expressions of hostility. It explains why they appeared and have lasted only in the learned testimonials written day to day. For members of the lettered bourgeoisie of the period, they were first of all a reaction to discovering their own alterity. But as the conflict drew out, tales of the other confirm writings'nature as a class exercise. Writings from the front not only bear witness to social promiscuity, they are an expression of a practice of intellectual self-reclamation.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=GEN_096_0062