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Titre La fidélité au gnitatou bagane ou la constance des paysans wolof aux systèmes de production extensifs
Auteur Mamady Sidibé
Mir@bel Revue Les Cahiers d'Outre-Mer
Numéro no 224, octobre-décembre 2003 Paysannerie africaines et développement
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Résumé Les systèmes de production extensifs, consommateurs d'espace, développés par les paysans wolof ont souvent été interprétés comme le résultat de plusieurs facteurs : la faiblesse de leurs traditions agraires et de leurs attaches territoriales, la recherche du gain économique à court terme et le peu d'intérêt manifesté à la gestion des ressources naturelles. Les limites de telles interprétations sont aujourd'hui dévoilées par l'inscription des Serer dans ces mêmes systèmes alors qu'ils ont été naguère présentés comme des paysans achevés, contrairement aux Wolof. Pour comprendre les pratiques de ces derniers, il est nécessaire d'analyser le développement de l'arachide au Sénégal qui a été le fruit d'une tension permanente entre l'Etat et le monde paysan. Le premier a toujours milité pour une option productiviste, cherchant ainsi à répondre à la demande croissante des industries de corps gras ou à soutenir l'économie du pays. Compte tenu de l'échec des différentes tentatives d'intensification, la mise en ?uvre de cette option a nécessité une extension considérable des superficies. Le second, pour atténuer les effets du risque climatique, compenser l'absence d'investissements de l'Etat en amont de la production et tirer quelque bénéfice d'une culture à laquelle il s'est attaché au fil des années, a décidé d'augmenter ses chances en renouvelant et en élargissant les surfaces cultivées. Cela se traduit par l'application du gnitatou bagane où la consommation d'espace, inhérente à ces choix, est la base sur laquelle l'équilibre de cette tension Etat/paysan wolof a longtemps reposé et repose encore.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COM_224_0004