Titre | Café, caféiculteurs et vie politique dans les hautes terres de l'Ouest-Cameroun | |
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Auteur | Martin Kuété? | |
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer | |
Numéro | no 243, juillet-septembre 2008 Café et politiques | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 285-302 | |
Résumé |
La manière dont l'activité caféicole a été gérée était porteuse de revendications voire de conflits. Elle a porté les problèmes agricoles des champs vers les rues et a façonné une classe d'hommes politiques de plus en plus actifs dans la gestion des affaires de la cité et du pays. L'implication des acteurs de la filière café dans la gestion politique du pays ou l'onction que certains hommes politiques viennent demander dans cette filière pour consolider leur assise ou pour se refaire des forces font partie des aspects que l'administration coloniale n'avait pas prévus en assignant les missions au café. Tout au plus, dans son esprit, le café devait procurer aux paysans l'argent pour répondre aux charges quotidiennes et surtout pour payer l'impôt ; renforcer le pouvoir des chefs locaux (à qui l'activité est prioritairement réservée) sur leurs sujets, en ajoutant à l'ascendance que leur confère la tradition, une dimension économique. Pourtant, pendant plus de 70 ans, c'est l'activité caféicole qui va façonner une civilisation en conditionnant et en animant les vies politique et sociale. Elle a ainsi participé pour une bonne part, à la construction du Territoire et des territoires, catalysé les crises socio-politiques qui accompagnent l'Indépendance (rébellion armée de la fin de la décennie 1950) et les suivantes (échauffourées marquant le passage de l'État unitaire à un Cameroun davantage démocratique). La disparition du caféier arabica de l'Ouest-Cameroun marque la fin d'une époque, d'une civilisation. Une autre aux contours encore très flous a commencé. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Coffee, coffee culture and political life within the Western Highlands of Cameroon The way in which the activity of coffee was managed was a booster to protest and conflicts. It carried the problems of agriculture from the farms towards the streets and fashioned a class of politicians increasingly active in the management of city and country affairs. The implication of actors of the coffee network in the countries politics or the unction that some politicians demands of this network to consolidate their basis or to regain forces are some of the aspects that the colonial administration did not foresee when assigning missions to coffee. Moreover, within its spirit, coffee would have provided money to peasants for their daily charges and especially to pay for taxes; reinforce the power of local chiefs (to whom the activity is primarily reserved) on their subjects, by adding an economic dimension to the power conferred on them by tradition. Nevertheless, for more than 70 years, these coffee activities will shape a civilisation by conditioning and sustaining political and social life. As such, it participated greatly to the construction of the territory and territories; catalysed the socio-political crisis that accompanied independence (armed rebellion at the end of the 1950s) including the clashes that marked the transition from a unitary state to a more democratic Cameroon. The disappearance of the arabica coffee from western-Cameroon marked an end of an era, a civilisation and the start of a very blurred one. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=COM_243_0285 |