Titre | Le service public de la radiotélévision : l'histoire d'une idéalisation | |
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Auteur | Jérôme Bourdon | |
Revue | Les Enjeux de l'information et de la communication | |
Numéro | no 14/2, 2013 Les services publics de radio-télévision à l'orée du XXIe siècle | |
Page | 15-26 | |
Résumé |
Le service public de l'audiovisuel européen a fait l'objet d'une idéalisation rétrospective par les professionnels et par les chercheurs. Il a commencé comme un arrangement pragmatique, soutenu par les professionnels et une petite élite dirigeante, avant d'être accablé de critiques sur son manque ou son excès d'indépendance. Il a brandi l'emblème d'une excellence culturelle qui n'a pas empêché le divertissement populaire de proliférer très tôt, et d'être très vite critiqué. Le service public a fait l'objet d'une définition relativement précise seulement lorsqu'il a été menacé par la déréglementation et par la commercialisation, il y a quelques vingt ans. De surcroît, toute notion de modèle européen est fragile, car il y a des écarts très grands au sein de l'Europe. En général, les services publics du Nord (la BBC en tête, et en incluant l'Allemagne) ont été mieux financés et ont obtenu une relative stabilité, tandis que dans les pays du Sud, les interventions politiques, le maigre financement, la commercialisation précoce, ont très tôt menacé et conduit à une déréglementation plus rapide et plus radicale. Alors que les universitaires et certains intellectuels ont tendu à défendre le service public, il est aujourd'hui menacé, moins par la compétition commerciale à laquelle il s'est adapté, que par la digitalisation et par la transformation de la télévision. En conclusion, cet article se demande s'il y a encore la place pour un service public fort en Europe, y compris en radio, et donne, prudemment, une réponse positive. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Public Service Broadcasting (PSB) was less a legal-organisional setting, than a 'fecund misunderstanding” a pragmatic arrangement, supported mostly by professionals and a small managerial elite, and accepted by politicians for reasons different from that of the professionals. It was soon plagued by criticism about, respectively, its lack or excess of independence, while claiming to provide cultural excellence and, more problematically, unbiased coverage of events. PSB was defined with some precision only in the 1970s, when it started being threatened by deregulation and commercialisation (some twenty years ago). The notion of a ‘European model' of PSB is fragile, as there are many differences between PSBs in Europe. The BBC was for a long time the major inspiration for PSBs across the continent; in general Northern European public service broadcasters (including Germany) have been better funded and have enjoyed more independence and institutional stability than those in the South, were political influence, lack of consensus about public service, poor resources and early commercialization weakened public service and led to a more radical deregulation than in the North. While Academics and intellectuals have been mostly defending public service, its relevance is now under scrutiny due to competition from commercial broadcasters and people's easy access to a great variety of sources and media. This article discusses these themes and the need for strong public service broadcasters (including radio) in contemporary Europe. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ENIC_015_0015 |