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Titre Le Sphinx n'a pas de secret. À propos des Études de Philosophie Politique Platonicienne de Leo Strauss
Auteur Myles F. Burnyeat
Mir@bel Revue Raisons Politiques
Numéro no 16, décembre 2004 L'antilibéralisme
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 61-81
Résumé Les personnages principaux des écrits de Strauss sont « les gentlemen » et « le philosophe ». Les premiers viennent, de préférence, des milieux de patriciens urbains, et ils ont de l'argent sans avoir besoin de beaucoup travailler : ils sont des idéalistes dévoués à des causes vertueuses, et éprouvent de la sympathie pour la philosophie. Aussi sont-ils prêts à être pris en main par « le philosophe » qui leur enseignera la noble leçon qu'ils ont besoin d'apprendre avant de rejoindre l'élite gouvernante. Le philosophe sait décrypter les vieux livres pour parvenir à lire, entre les lignes, le message caché des Anciens : une société juste est tellement improbable que rien ni personne ne peut faire quoi que ce soit pour la faire émerger. Le problème de la lecture straussienne des vieux livres est que toute l'histoire qu'elle raconte repose sur une base très fragile. Si Platon est effectivement l'utopiste radical que les experts voient en lui habituellement, alors il n'existe rien qui ressemble au conservatisme unanime des « classiques », ni au désastre de la perte de la sagesse des Anciens avec Machiavel et Hobbes, ni à une personne aussi qualifiée que « le philosophe » pour conseiller aux « gentlemen » de respecter « les limites de la politique ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RAI_016_0061