Titre | Les grèves de mai-juin 1936 revisitées | |
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Auteur | Antoine Prost | |
Revue | Le Mouvement social | |
Numéro | no 200, juillet-septembre 2002 L'histoire sociale en mouvement | |
Page | 33-54 | |
Résumé |
Cet article explique l'explosion sociale de 1936 par la convergence de trois mouvements,
inscrits dans trois domaines et trois temporalités différentes : le temps court de la culture
politique du Front populaire, où les occupations prolongent les manifestations de 1934-1936;
le temps intermédiaire de la crise économique qui n'a pas pour conséquence de plonger la
classe ouvrière dans la misère, mais de lui imposer des contraintes disciplinaires renforcées et
des cadences de travail plus intensives; le temps long de la taylorisation enfin, qui a rendu
possible cette surexploitation. Cette explication rend compte de la nature spécifique des
conquêtes ouvrières de 1936, qui concernent d'abord le temps, mais elle n'épuise pas la
signification des occupations et des fêtes qui les caractérisent. Il est proposé de la chercher
non dans une contestation de la propriété des entreprises, mais de la nature du pouvoir patronal, qui n'est pas d'ordre privé comme celui d'un maître de maison chez lui, mais d'ordre
public, et doit donc s'exercer selon des règles connues et acceptées. Les conventions collectives signifient précisément ce passage du travail industriel de la sphère privée à la sphère
publique. Les grèves de 1936 marquent ainsi la délégitimation du paternalisme. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_200_0033 |