Titre | De la « fête partisane » à la « fête d'État » : les célébrations et les rituels révolutionnaires au lendemain d'Octobre | |
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Auteur | Emilia Koustova | |
Revue | Le Mouvement social | |
Numéro | no 212, juilet-septembre 2005 Varia | |
Page | 59-76 | |
Résumé |
A partir de l'analyse des moments forts de l'histoire des premières fêtes bolcheviques,
telles que la commémoration du Dimanche rouge en janvier 1918, le 1er mai 1918 ou le
premier anniversaire de la révolution d'Octobre, cet article étudie la naissance de la fête soviétique et, à travers elle, le processus de la construction d'un nouveau pouvoir public. Plutôt que
de parler d'une création ex nihilo ou, au contraire, d'un prolongement direct des traditions
du mouvement ouvrier prérévolutionnaire, l'auteur propose d'y voir un processus de transformation d'un modèle de la fête ouvrière, partisane et contestataire vers une fête publique,
destinée à exprimer l'adhésion au nouveau pouvoir et à fonder la légitimité de celui-ci. Pour
les bolcheviks et leurs partisans, l'enjeu et la difficulté sont immenses, car il ne s'agit pas
seulement d'évincer les rituels concurrents et de s'affirmer comme la seule source du pouvoir
symbolique, mais aussi et surtout de transformer un rituel de lutte, de subversion et d'exclusion
en un acte d'institution, de légitimation et d'inclusion. Avec ce glissement de sens, des nouveautés majeures apparaissent là précisément où ? comme dans le meeting et la manifestation ? une continuité et une fidélité à la tradition rituelle du mouvement ouvrier
prérévolutionnaire étaient clamées au plus fort. En même temps, on assiste à une récupération
et un réinvestissement des formes anciennes qui, a priori, devaient disparaître avec d'autres
débris du passé impérial. Cet article cherche donc à comprendre les logiques et à voir les
tensions intérieures à ce processus de transformation, à discerner le nouveau dans les
apparentes continuités et à découvrir les usages du passé ? que ce soit l'année 1917 ou les
rituels impériaux ? dont on proclame pourtant qu'on fait table rase. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_212_0059 |