Titre | Le facteur rural des postes en France avant 1914 : un nouveau médiateur au travail | |
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Auteur | Sébastien Richez | |
Revue | Le Mouvement social | |
Numéro | no 218, janvier-mars 2007 Varia | |
Page | 29-44 | |
Résumé |
Si le facteur rural, dont la création remonte à 1830, a su prendre dans la société française
une importance sociale et économique, relayée par la littérature et les arts, comparable à
d'autres métiers traditionnels tel l'instituteur ou le gendarme avec qui il possède des affinités,
il n'occupe pourtant pas la même place que ces homologues au sein de l'historiographie
nationale. Et pourtant étudier ce personnage permet d'aborder de riches problématiques touchant à l'histoire de la communication, de l'administration et de la hiérarchie, et de la sociabilité. Il est l'héritier de l'ancienne organisation des messagers-piétons qui assurait la circulation
des informations entre les relais locaux de l'État; il est emblématique d'une très forte hiérarchisation caractéristique de l'administration française; il personnifie l'ambivalence d'un métier
d'État, parfois redouté par les autochtones, et d'une fonction essentielle, souvent appréciée
des populations. C'est à travers sa tâche extérieure, la tournée, longtemps l'expression de sa
condition laborieuse, qu'il est reconnu, loué ou raillé. Mais en toute occasion, il a servi aux
régimes politiques du XIXe siècle comme un des ciments de l'identité nationale, promouvant
l'égalité territoriale des Français. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Rural postman in France before 1914 : a new
mediator at work.
The rural postman, who appeared in 1830, has attained social and economic significance through his representation in literature and the arts. His place in French society
can be compared to the teacher or the gendarme with whom he shares an affinity.
However, he cannot be compared to these other professions in terms of his representation
in our national history, despite the fact that his case permits historians to examine many
tricky issues – in the history of communication, the history of administrative hierarchy,
and finally, the history of sociability. He is the successor of the pedestrian messenger
[messagers-piétons] who was responsible for circulating information between local State
representatives. He symbolizes the strong hierarchy characterizing French administration.
He personifies the ambivalence of civil service employment in that he is sometimes feared
by the autochthons, and yet also often appreciated by the population for his vital function.
It was through the task of the mail round – the long-standing public demonstration of
his hard work – that he was accepted, praised or derided. But on every occasion, he has
been used by nineteenth century political regimes as a kind of cement for French national
identity, helping to promote territorial equality among the French. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_218_0029 |