Titre | Réflexions sur le congrès de Milan et ses conséquences sur la langue des signes française à la fin du XIXe siècle | |
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Auteur | Florence Encrevé | |
Revue | Le Mouvement social | |
Numéro | no 223, avril-juin 2008 Autour de 68 | |
Rubrique / Thématique | La surdité au XIXe siècle |
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Page | 83-98 | |
Résumé |
En 1880 se tient à Milan un congrès international sur l'éducation des sourds qui conclut à des résolutions affirmant que la « méthode orale » doit être préférée à la « méthode gestuelle ». Ce congrès est l'aboutissement logique du conflit qui oppose ces deux méthodes tout au long du XIXe siècle. Deux délégations officielles françaises représentant les ministères de l'Intérieur et de l'Instruction publique y sont présentes. Bien que tous partisans de la méthode orale, les membres de ces délégations sont en opposition et les résolutions finalement votées ne conviennent qu'aux représentants du ministère de l'Intérieur. À la suite de ce congrès, le gouvernement français est décidé à faire appliquer ces résolutions sur tout le territoire : désormais la langue des signes n'est plus utilisée dans les écoles pour sourds, ce sont la parole et la lecture sur les lèvres qui sont principalement enseignées. Les conséquences de cette décision se retrouvent encore aujourd'hui : comme la langue des signes n'est plus employée dans les établissements scolaires, les sourds qui naissent dans des familles entendantes ne la pratiquant pas n'ont aucune possibilité de l'apprendre. Ainsi, le nombre de ses locuteurs stagne et son usage est réservé à la sphère familiale ou associative jusque dans les années 1970, moment où la langue des signes commence à se développer à nouveau en France. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In 1880 an international congress on deaf children's education was held in Milan. Among its resolutions was the declaration that the “oral method” was preferable to the “signing method”. This congress was the end result of a conflict between the two methods which had developed over the course of the nineteenth century. Two official French delegations were present : the representatives of the Ministry of the Interior and the representatives of the Ministry of Public Education. Although both were supporters of the oral method, members of these delegations clashed on other issues, and the final resolutions voted by the congress catered primarily to the wishes of the Ministry of the Interior. After this congress, the French government decided to implement these resolutions everywhere on French territory: henceforth sign language was no longer used in schools for deaf children; instead mainly speech and lip-reading were taught. The consequences of that decision can still be felt today: since sign language is no longer used in the schools, deaf children born to hearing families who do not practice sign language have no opportunities to learn it. Hence the number of sign-language users stagnated, and until the 1970s, its practice remained limited to the spheres of family and non-profit organisations. Since that period, sign language has started to develop once again in France. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_223_0083 |