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Titre La force morale de la gendarmerie. Autorité et identité professionnelle dans la France du premier XIXe siècle
Auteur Aurélien Lignereux
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 224, juillet-septembre 2008 Faire autorité dans la France du XIXe siècle
Page 35-46
Résumé Si le gendarme est incontournable pour saisir la nature et l'exercice de l'autorité au XIXe siècle, ce n'est pas tant parce qu'il apparaît comme une figure élémentaire et emblématique de l'autorité que parce que sa position se révèle ambiguë. Est-il une autorité, a-t-il l'autorité, n'est-il que l'agent de l'autorité ? Se repose-t-il d'abord sur sa stature individuelle ou bien sur son seul statut institutionnel pour faire autorité ? Faute de pouvoir prétendre à une autorité que les autorités administratives et judiciaires refusent de reconnaître, les responsables de la gendarmerie ont mis en avant une expression de substitution, la force morale, pour désigner l'influence spécifique qu'ils revendiquent. La formule est heureuse parce qu'elle permet de surmonter d'une part les contradictions d'une force publique qui peine à imposer son monopole sur la violence légitime et d'autre part le paradoxe d'une force armée priée de ne pas faire usage de ses armes. La gendarmerie doit se prévaloir d'une autorité qui la dépasse et afficher cette sujétion à la loi pour mieux l'imposer aux administrés.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais If the gendarme is central to understanding the nature and exercise of authority in the nineteenth century, it is not because he is a primary, emblematic figure but because his position is so difficult to define. Does he represent authority? Does he possess authority? Is he simply an agent of authority? Is his authority invested in him individually or does it derive from his status as a member of an institutional whole? Because the gendarmerie failed to be acknowledged by civil and judicial authorities, its officers created a phrase –“the moral force” – to describe the specific kind of influence they were claiming. The phrase is judicious because it allows the gendarmerie to overcome two contradictions: first, that they are a public force which struggles to impose its will on legitimate forms of violence, and second, that they are an armed force which cannot make use of their arms. The gendarmerie benefits from their exploitation of a “moral force” which transcends mere authority. At the same time, however, it demonstrates its submission to the law, in order to better enforce it.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_224_0035