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Titre Madrid années 1950 : la question des baraques
Auteur Charlotte Vorms
Mir@bel Revue Le Mouvement social
Numéro no 245, octobre-décembre 2013 Les crises du logement en Europe au XXe siècle
Rubrique / Thématique
Les ruraux de l'Europe du Sud à l'assaut des villes
Page 43-57
Résumé Entre le milieu des années 1950 et le début des années 1960, le logement devient une question politique majeure dans l'Espagne de Franco. L'aggravation bien réelle des conditions d'habitation des Madrilènes, sous la pression de l'exode rural, conduit à un diagnostic de crise. Dans ce contexte, les regards se focalisent sur les bâtiments précaires construits sans permis en périphérie, qu'on appelle les chabolas. L'analyse des archives du Commissariat chargé de l'aménagement de la capitale montre que c'est à la fois du fait de la menace qu'elles représentent pour l'ordre public et parce que l'occupation extensive qu'elles font du foncier est un obstacle à la politique du logement (partie prenante du projet social franquiste de protection des travailleurs) et de relance de la construction. Le phénomène ancien des lotissements pauvres d'auto-construction, dont l'importance s'accroît alors, est ainsi érigé en question sociale de premier plan : le problème des baraques. Celui-ci permet de légitimer une politique du logement interventionniste dont la finalité est à la fois économique, sociale et politique. Les dispositifs créés pour limiter le développement des baraques conduisent alors à la production d'une documentation qui en donne une meilleure connaissance, ouvrant la voie à une politique spécifique de résorption des baraques à partir des années 1960, dans le contexte de l'essor d'un mouvement citadin.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The shack issue in 1950s Madrid
Between the mid-1950s and the early 1960s, housing became a major political issue in Franco's Spain. The genuine degradation of living conditions among Madrileños, brought about by rural exodus, prompted the diagnosis of a crisis. In this context, collective attention was drawn to the precarious dwellings erected without building permits in the outskirts of the capital, commonly known as chabolas. Study of archives of the General Directorate of Urban Planning in Madrid shows that this realisation was due, on the one hand, to the effective threat posed by chabolas to public order, and on the other, to the fact that their extensive occupation of land was an obstacle to new housing policies aimed at kick-starting construction (which were key to Franco's social project for the protection of workers). The lasting phenomenon of self-constructed housing in deprived areas, which gradually gained in significance, thus became a foremost social concern – i.e. the shack issue. The latter provided grounds for an interventionist housing policy with a threefold economic, social and political goal. The schemes that were devised to curb the development of shacks led to the production of key documents in understanding the chabolas, thus paving the way for a specific policy of deterrence. This policy succeeded in reducing the number of shack dwellings from the 1960s onwards, within the general context of the emergence of a citizens' movement.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS_245_0043