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Titre Genèse particulière d'une science des nombres. (L'autonomisation de la statistique en Italie entre 1900 et 1914).
Auteur Jean-Guy Prévost
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 141-142, mars 2002 Science
Rubrique / Thématique
Science
Résumé Genèse particulière d'une science des nombres L'autonomisation de la statistique en Italie entre 1 900 et 1914 La statistique italienne de la première moitié du XXe siècle se caractérise par l'originalité et l'importance relatives de sa contribution scientifique ainsi que par sa position nettement dominante vis-à-vis des sciences sociales de l'époque. Alors qu'on ne saurait parler, autrement que dans un sens administratif, d'une statistique française ou même allemande, il existe en effet au cours de cette période une statistique proprement «italienne», avec sa définition particulière de la discipline, ses préoccupations distinctes, son vocabulaire original et que certains de ses tenants posent en digne rivale de la statistique «anglo- saxonne». Par ailleurs, la statistique s'impose alors largement comme le langage privilégié des sciences sociales italiennes; de fait, les mêmes auteurs seront économistes, démographes, sociologues, anthropologues, crimino- logues, mais comme il n'est pour eux de science que du mesurable, ils seront aussi, et souvent d'abord,
Résumé anglais The Emergence of the Italian Statistical Field 1900-1914 Any assessment of Italian statistics as it developed during the first half of the twentieth-century must take into account the relative originality and consistence of its scientific contribution as well as the clearly hegemonic position it acquired vis-à-vis Italian social science of that era. Whereas any talk of national statistics immediately and almost exclusively conjures the administrative meaning of the term, one cannot deny the existence at that time of a distinctively Italian statistics, endowed with a peculiar definition of the discipline, specific concerns, as well as an original vocabulary. For its fiercest champions, Italian statistics could be favourably contrasted with so-called Anglo- Saxon statistics. At the same time, statistics established itself as the favoured language of Italian social science; indeed, the same authors could write as economists, demographers, sociologists, anthropologists or criminolo- gists, but since, for them, science could not exist without measurement, they were also and above all statisticians. The purpose of the present paper is to examine closely the emergence of modern Italian statistics or, more precisely, the manner in which, over a short period of time, was carved up for statistics a territory distinct from that of its nearest neighbours. Specifying the nature of statistics implied
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