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Titre Renseignements généraux et violences urbaines.
Auteur Laurent Bonelli
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 136-137, mars 2001 Nouvelles formes d'encadrement
Rubrique / Thématique
Nouvelles formes d'encadrement
Résumé Renseignements généraux et violences urbaines L'intérêt des Renseignements généraux (RG) pour les « violences urbaines », qui se manifeste au tournant des années 1990 par la création d'une section spécialisée, « Villes et banlieues », n'allait pas de soi : les RG incarnent, en effet, une police traditionnellement tournée vers les questions politiques et n'accordaient jusque-là aucune importance à « la petite et moyenne délinquance ». Or, les relations routinières que les RG entretenaient avec le pouvoir politique se sont alors dégradées au point que leur dissolution est envisagée. La conversion des RG aux « violences urbaines » s'inscrit dans une logique de reconversion dont l'enjeu est l'existence même du service. Dans cette conjoncture de crise, ils mobilisent des savoir-faire bureaucratiques ordinaires pour mettre en circulation de nouvelles catégories de perception de phénomènes hétérogènes rassemblés sous le label de « violences urbaines qui
Résumé anglais The « Renseignements Généraux » and urban violence The interest taken by the Renseignements Généraux, or RG (the French intelligence service) in « urban violence » in the early 1990s, as shown by the creation of a special section on « Cities and suburbs », was not a foregone conclusion : the RG was the embodiment of a police force traditionally concerned with political matters which had until then never given particular importance to « petty delinquency ». However at that time routine relations between the RG and political power had deteriorated to the point where dissolution of the service was envisaged. Retraining of the RG in « urban violence » was part of a conversion logic upon which the very existence of the service depended. In this critical conjuncture, they mobilized ordinary bureaucratic know-how to create new categories for the perception of various phenomena collectively labeled « urban violence », which resonated with the concerns of both the government and numerous local officials. The RG is obviously not the sole author of this successful labeling process : the positive outcome of their analyses is owed also to the investigative and disclosing efforts of a number of journalists, «experts», politicians and even academics who took up these labels in the public debate. But the changes characteristic of a space in the bureaucratic field, with their own logics, their complexity, time frame and stakes impinge on the formulation of a State
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_2001_num_136_1_2714