Titre | Règles, usages et habitus : Le cas d'un établissement de la RATP | |
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Auteur | Bénédicte Reynaud | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 205, décembre 2015 Varia | |
Page | 90-103 | |
Résumé |
En décembre 1991, la direction du département Matériel roulant ferroviaire de la RATP signe, avec tous les syndicats sauf la Confédération générale des travailleurs, une « Convention d'expérimentation de la démarche d'efficacité collective » qui trace les principes généraux d'une règle salariale visant à augmenter l'intensité du travail. La prime est proportionnelle aux résultats collectifs jusqu'à un certain seuil et fixe au-delà. À cette prime s'ajoute différentes règles gérant les priorités des tâches à accomplir. La règle salariale initialement conçue comme une « règle prête à l'emploi » qui se résume par une formule algébrique, échappe en partie à son maître d'œuvre. Il se met en place, non pas une formule simple, comme le souhaitaient ses promoteurs, mais une véritable usine à gaz, un échafaudage pour la conquête de gains de productivité. Enfin, la démarche adoptée dans cet article repose sur l'idée qu'on ne peut pas savoir uniquement comment les individus suivent les règles, sans chercher en même temps à savoir comment les individus ou les équipes transforment les règles en jeu social. Aussi, ai-je reconstitué les stratégies développées par les cinq équipes de production de 1993 à 2000, à partir de l'évolution mensuelle de la productivité du travail et des indicateurs de qualité du travail qui ont été confrontés à d'autres informations : avenants des contrats d'équipe, révisions triennales de ces derniers, pourcentage de la prime semestrielle obtenue, point de vue des agents de maîtrise et des opérateurs. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In December 1991, the RATP directorate (RATP-Régie autonome des transports parisiens) for the railway rolling stock signed with all the unions but the Confédération Générale des Travailleurs (CGT) an “Agreement for the experimental implementation of a collective efficiency strategy”. The agreement outlined the general principles of a wage system that sought to increase the intensity of work. The bonus it included was proportional to collective results up to a certain threshold and fixed beyond. It came with different rules that prioritized the different tasks. The new wage system was initially conceived as an algebraic formula that could be used immediately, and yet its promoters lost control over it. What was effectively implemented was not the simple formula its initiators expected, but a real boondoggle aiming at productivity gains. The perspective adopted in this article is based on the idea that it is not possible to know how individuals follow rules without also seeking to know how, individually or collectively, they turn rules into a social game. It reconstructs the strategies developed by five production teams between 1993 and 2000 on the basis of the monthly evolution of work productivity and indicators of work quality that have been cross-referenced with other data, such as the amendments to collective contracts, the triennial revisions of these contracts, the percentage of the semestrial bonus effectively earned, and the perceptions of supervisors and workers. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_205_0090 |