Titre | Enseignements empiriques et éthiques d'une biffe sociologique parmi les éboueurs parisiens | |
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Auteur | Stéphane Le Lay | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 205, décembre 2015 Varia | |
Page | 120-131 | |
Résumé |
Cet article propose une discussion méthodologique de l'observation participante partiellement incognito qui a été mise en œuvre dans le cadre d'une enquête de terrain menée en tant qu'éboueur de la ville de Paris. Il s'agit de fournir, à la manière des travaux d'ethnographie réflexive, des éléments de compréhension sur la manière dont a été appréhendé le rapport au métier, et à expliciter la façon dont les activités ont peu à peu affaibli l'observateur participant, jusqu'à le pousser à abandonner le terrain. En particulier, l'article insiste sur les liens, du point de vue du sociologue, entre engagement du corps, éthique et santé au travail. En engageant sa subjectivité en une configuration professionnelle éprouvante et inconnue de lui, ce dernier se place certes dans une posture favorable à la compréhension de certains phénomènes (comme la « biffe »), mais en le faisant sur un terrain dont il est socialement et culturellement éloigné et dans des conditions éthiques potentiellement critiquables, il court le risque de se trouver dans l'incapacité d'accéder à l'ensemble des ressources permettant aux travailleurs de faire face à leurs activités quotidiennes. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This paper discusses the methodological aspects of an experience of participant observation, as it was practiced by the author when, partially incognito, he took a position as a sanitation worker for the city of Paris. Inspired by reflexive ethnography, it seeks to understand the way in which this kind of work was perceived and to explain how the activities it involves have gradually discouraged the participant observer, eventually leading him to leave the field. In particular, the paper focuses on the relationship between physical work, work ethic and sanitary conditions on the workplace as seen from the vantage point of the sociologist. By engaging his subjectivity in a taxing professional situation with which he is not familiar, the sociologist may take a position that facilitates his understanding of specific phenomena (like the practice of “pilferage”), but by doing so in a space from which he is socially and culturally remote, and in dubious ethical conditions, he runs the risk of finding himself incapable of accessing the entire range of resources that allow sanitation workers to put up with their daily activities. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_205_0120 |