Titre | L'abstention en Algérie : un autre mode de contestation politique | |
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Auteur | Louisa Dris-Aït Hamadouche | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | Vol. V, 2009 Dossier : S'opposer au Maghreb | |
Rubrique / Thématique | Algérie Gros plans |
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Page | 263-273 | |
Résumé |
L'expérience du multipartisme et des élections plurielles en Algérie est récente. Or, l'abstention qui marque de façon de plus en plus frappante les scrutins constitue un comportement électoral révélateur d'une profonde crise de confiance. L'abstention est d'abord liée à un système qui a réformé ses procédures sans changer ses logiques de fonctionnement. Il en résulte un code électoral dissuasif, des résultats officiels suspects et une présomption de culpabilité en matière de fraude électorale. L'abstention est, ensuite, directement liée à l'offre politique. Son personnel, ses propositions et ses résultats conduisent les électeurs à se désintéresser sinon de la chose politique, tout au moins de la chose électorale. L'abstention est, enfin, la conséquence d'un électorat échaudé, démobilisé, suspicieux et exigeant. En 1990, les Algériens ont massivement voté contre les symboles du régime FLN. En 1995, ils se sont massivement rendus aux urnes pour rejeter le terrorisme. Dans les deux cas, le vote était accompagné d'un espoir de changement. Depuis, les électeurs ne votent plus « contre » des idées ou « contre » des personnes, ils s'abstiennent. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Pluralism and free elections represent a new phenomenon in Algeria. It should be noted however, that despite the continuing electoral process, abstention rates continue to grow. Such electoral behaviour reveals just how deep the crisis of confidence within the Algerian political system may be. The crisis of confidence may be linked to three principal reasons. First, abstention is linked to the regime mode of government which reformed its procedures without modifying the underlying rules. The consequences are a dissuasive electoral code, suspicious official electoral results and accusations and suspicions of fraud. Secondly, abstention is related to the political offer : the politics offered and the individuals who represent that offer constitute a disappointing choice for potential voters, especially youth, who lose interest in the elections. Finally, abstention is the result of a burned-out, deceived, taciturn, suspicious and demanding electorate. In 1990, the Algerian people voted massively against the FLN regime with all it might represent. In 1995, they voted again to reject terrorism. In both cases, signalled a hope for change. Today, electors no longer vote “against” an idea or “against” a candidate, the simply abstain. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://anneemaghreb.revues.org/588 |