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Titre Retour sur la révolte du bassin minier. Les cinq leçons politiques d'un conflit social inédit
Auteur Larbi Chouikha, Vincent Geisser
Mir@bel Revue L'année du Maghreb
Numéro Vol. VI, 2010 Dossier : Sexe et sexualités au Maghreb. Essais d'ethnographies contemporaines
Rubrique / Thématique
Tunisie
 Gros plans
Page 415-426
Résumé Lorsqu'elle a éclaté au début de l'année 2008, personne ne soupçonnait l'ampleur qu'allait prendre la révolte du bassin minier de Gafsa. Limitée au départ à des revendications socioprofessionnelles, elle a progressivement revêtu une dimension politique et protestataire qui fait d'elle un mouvement social emblématique de la crise du « système Ben Ali ». Sur le plan sécuritaire d'abord, où les modes d'encadrement autoritaires habituels se sont rapidement avérés incapables de contenir la contestation sociale, au point de remettre en cause la cohérence du dispositif répressif. Sur le plan économique, ensuite, la révolte du bassin minier est venue égratigner sérieusement le mythe de la « Tunisie dragon d'Afrique », le chômage, la précarité généralisée et la corruption constituant les principaux moteurs de la protestation. Sur le plan politique, enfin, dans la mesure où les forces d'opposition classiques et les syndicats se sont retrouvés dépassés par l'audace protestataire de citoyens ordinaires. En ce sens, le mouvement social du bassin minier est porteur de « leçons politiques », sur lesquelles il est nécessaire de revenir, afin d'appréhender la dégénérescence du Pacte de sécurité mis en place par le régime au cours de la décennie précédente.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais When it erupted in early 2008, nobody could foresee the extent to which the Gafsa miners' revolt would develop. Limited initially to social and professional claims, the revolt gradually assumed a protest and political dimension, transforming the protests into a protest movement emblematic of the crisis in the “Ben Ali system”. First, the state's security apparatus and authoritarian methods proved inadequate to the maintenance of public order, to such an extent that there were questions about the coherence of the law enforcement system. Secondly, the revolt in the mining area seriously compromised the myth of Tunisia as the “Dragon of Africa” with unemployment, job insecurity and corruption as the principal engines of protest. And finally politically, to the extent traditional opposition forces and unions found themselves overwhelmed by the courage of ordinary citizen protesters. In this sense, the social movement of the mining area is a source of “political instruction”, the review of which is useful to understand the degeneration of the security pact in place by the scheme during the previous decade.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://anneemaghreb.revues.org/923