Titre | Archives du corps, archive de la biopolitique | |
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Auteur | Philippe Artières | |
Revue | Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique | |
Numéro | no 118, 2012 Le corps, territoire politique | |
Rubrique / Thématique | DOSSIER |
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Page | 75-90 | |
Résumé |
Le concept de biopolitique proposé par Foucault a non seulement suscité certains malentendus chez les historiens, mais il n'a en outre jamais été confronté à la question des archives susceptibles de lui donner corps. L'article s'appuie donc sur trois archives mineures, en marge des grands corpus de quadrillage et de surveillance classiquement étudiés. La première de ces archives est une liste de pratiques auto-érotiques d'un jeune allemand inverti, au début du xxe siècle. La confession écrite participe d'une économie générale des savoirs homosexuels qui se met en place autour d'une double instance du pouvoir, à la fois prise de contrôle médicale et potentiel foyer de résistance. La deuxième archive du biopolitique est un fragment de peau tatouée. Relevée sur le corps d'un soldat ou d'un bagnard, elle engage une recherche plus vaste encore des signes distinctifs, des marques reconnaissables. Ici la politique d'identification s'affronte aux pratiques de soi dans une ambiguïté renouvelée. Enfin, la troisième archive biopolitique présentée est une lettre de dénonciation des pratiques de prostitution dans une rue parisienne. L'anonymisation progressive de ces missives délatrices banalise un mode de surveillance policier qui intègre le dispositif de cartographie des mœurs en place dès la fin du xixe siècle. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://chrhc.revues.org/2514 |