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Titre Mémoires d'en bas
Auteur Nathalie Galland
Mir@bel Revue Amerika
Numéro No 3, 2010 La Mémoire et ses représentations esthétiques en Amérique latine /2
Rubrique / Thématique
Mémoire et urgences textuelles
Résumé Il s'agit ici d'envisager la production discursive de l'Ejército Zapatista de Liberación Nacional (Mexique, 1994-2001) comme objet esthétique fondamentalement mémoriel. Les textes se donnent en effet comme trace finiséculaire de la résistance, alternative pour une reconstruction de la mémoire collective, transgressant idéologies et fatalités historiques et consacrant la mémoire vivante de ceux d'en bas. Et cette mémoire qui infuse dans des textes se fait tour à tour mémoire vagabonde qui liste son expérience du monde, mémoire du silence aussi, patiente et épiphanique. Ces représentations de la mémoire de surcroît s'inscrivent dans un process fondamentalement esthétique, c'est-à-dire esthésique, susceptible d'ébranler la chair par les mots, par la sensation, par le partage de l'émotion. Un seul et simple postulat semble présider à la production textuelle : celui que les communiqués, par le sensible, peuvent ou doivent modifier la représentation du passé et celle du possible, celui que la poésie fait sentir le sens, que le politique se pulvérise dans l'esthétique.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article makes the assumption that the bodyof the texts constituted by the Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN, Mexico, 1994-2001) form an aesthetic object rooted in memory. Thetexts do indeed present themselves as a memory of resistance and as an alternative for the collective memory'sreconstruction that transgress both ideologies and historical fatalities and that assert the livingmemory of othersubalterns. These texts appear a creatively constructed landscape, couched in a visible materiality in which the eye is convened to another sighting of senses ; when it is the glance that makes the voices seen. Writingspreads itself entirely over the renovation of the possible enunciations. It engages, in turn, the ancestral legitimacy of mythical heroes and utopian horizons, memory and silence ; and also, beyond, a reader shaken by aesthetics, this sensation released by the words. By transfiguring the universe of speech into a universe of feelings, the poetical and aesthetic neo-Zapatista production presents anew sharing of sensibility : another political organization of the world.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://amerika.revues.org/1433