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Titre De camp de concentration à lieu de mémoire: l'École de Mécanique de la Marine (ESMA) en Argentine 
Auteur Marie-Christine Dugal
Mir@bel Revue Amerika
Numéro No 3, 2010 La Mémoire et ses représentations esthétiques en Amérique latine /2
Rubrique / Thématique
Mémoire et droits de l'homme
Résumé En 1975, un camp de concentration fut aménagé à l'École de Mécanique de la Marine à Buenos Aires.  Jusqu'à la fin de la dictature en 1983, cinq mille personnes y furent séquestrées illégalement. La majorité d'entre elles n'ont jamais été revues. En 2004, le gouvernement de Néstor Kirchner annonçait la rétrocession de la propriété à la ville de Buenos Aires et au Pouvoir exécutif national dès lors chargés de transformer le lieu en « Espace pour la Mémoire et la Défense et la Promotion des Droits Humains ». Bien que la rétrocession de l'ESMA et sa subséquente transformation aient largement contribué à l'édification du lieu de mémoire qu'est aujourd'hui l'ESMA, l'histoire de cet emblème débuta en 1976 alors que des propos horrifiants ont commencé à circuler qui associaient l'ESMA à la dictature. On constate que la constitution du lieu comme symbole du terrorisme d'État s'est faite dans un double mouvement, la divulgation d'information favorisant l'assimilation du lieu à la dictature, et la reconnaissance croissante de son caractère représentatif. Dans le présent article, on voudra se pencher sur ce double mouvement qui a fait de l'ESMA un lieu de mémoire, depuis les débuts de la dictature jusqu'aux interventions de Néstor Kirchner  en 2004.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Navy School of Mechanics (ESMA) in Buenos Aires was built in 1924. In 1975, a building of the property was converted into a concentration camp. It served as such until the end of the last dictatorship in Argentina, in 1983. Five thousand people have been illegally sequestered at the ESMA. The majority of which were never seen again. In 2004, the Néstor Kirchner administration announced the return of the property to the Buenos Aires city and the National Executive. The Kirchner administration later proclaimed the transformation of the place into a « Space for the Memory and for the Promotion of Human Rights ». Although essential and having contributed to the edification of the lieu de mémoire that ESMA became, these events were not creators of the birth of ESMA as a state terrorism emblem. The creation of the lieu de mémoire has a story before 2004. This creation can be explained by the spread of information that associated ESMA with the dictatorship horror and by the recognition of its emblematic nature by different actors.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://amerika.revues.org/1396