Contenu de l'article

Titre Le masque de Gorille dans le carnaval contemporain de Cayenne : résurgences et dépassements des monstruosités historiques
Auteur Blodwenn Mauffret
Mir@bel Revue Amerika
Numéro No 11, 2014 Monstres et monstruosités dans les représentations esthétiques et sociales
Rubrique / Thématique
Thématique
 Monstres et monstruosités
Résumé Le carnaval de Cayenne est un phénomène festif issu du fait colonial. Les masques traditionnels s'inscrivent dans une histoire marquée par la violence et la monstruosité sociale (exil, esclavage, violence, métissage forcée, ségrégation, idéologie raciste et aliénation assimilationniste). Le masque de Gorille est une résurgence de ces figures traditionnelles. Il est un masque fort prisé de la jeunesse cayennaise et de ce qu'on nomme aujourd'hui les touloulou sales, sorte de carnaval « à-côté », de carnaval « underground ». A travers l'effroi, le rire et le sexe, le masque de Gorille s'ancre dans une tradition du monstre carnavalesque cayennais et tente de résoudre les contradictions de la société créole contemporaine fondée historiquement sur l'hybridation et la négation de l'humanité. Le Gorille est le reflet des terreurs inconscientes et surtout l'annonce d'un changement de normalité. Le carnaval comme devancement des mœurs, comme utopisation du monde fait son œuvre. L'individu recherche soit la possibilité de découvrir les capacités du moi à refuser l'obéissance aveugle, la soumission irréfléchi au travail salarial et précaire soit la possibilité de découvrir une sexualité et un désir libéré des chaînes de l'histoire, des traumatismes de l'esclavage.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The Cayenne carnival  is a festive phenomenon which has developed from the colonial fact. Traditional masks are part of an abusive and social monstrosity (exile, slavery, violence, forced miscegenation, segregation, racism and alienation assimilationist ideology). The Gorilla mask is a resurgence of these traditional figures. It is a very popular mask of Cayenne young and what is now called the touloulou dirty, kind of carnival "perk" or "underground" carnival. Through fear, laughter and sex, the Gorilla mask is rooted in a tradition of the Cayenne  carnival  monster and attempts to resolve the contradictions of Creole society historically based on hybridization and the negation of humanity. The Gorilla is a reflection of unconscious fears and especially the announcement of a change of normality. Carnival as acceleration of manners, as utopization of the world is at work. The masker is looking  for either the opportunity to discover the capabilities of the Self to refuse blind obedience, unthinking submission to the wage and precarious work, or the possibility of discovering a sexuality and a desire free from the chains of history, of slavery trauma.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://amerika.revues.org/5527