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Titre Categorizing Muslims in Postcolonial Indonesia
Auteur Muhamad Ali
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 11, 2007 Indonesia
Rubrique / Thématique
Articles
Page 33-62
Résumé Cet article considère les diverses catégories utilisées pour différencier les croyances et pratiques musulmanes dans l'Indonésie post-coloniale – et propose que, loin d'être figées, elles sont à replacer en contexte, prenant en compte leurs circonstances, leur diversité et leur complexité, qui dépendent elles-mêmes de divers facteurs. Les termes santri et abangan, utiles pour distinguer des groupes de la population musulmane de Java, ne sont pas pertinents pour les autres îles. Santri, désignant à l'origine les élèves des écoles religieuses (pesantren), comprend désormais une plus large population de musulmans pieux, tandis que abangan désigne les musulmans nominaux. Les deux groupes ont une relation dynamique, qui est politisée dans l'Indonésie contemporaine. La distinction entre traditionalistes et modernistes, influencée par le colonialisme et la théorie de la modernisation, a prévalu, mais les groupes musulmans perçoivent leur différence sur des points religieux mineurs, plutôt qu'en termes de tradition et de modernité. La distinction entre islam politique et islam culturel se pose entre les groupes qui mettent l'accent sur la politique et les autres, mais de nombreux musulmans politiques s'impliquent dans des activités culturelles, et beaucoup dérivent de l'activisme politique à l'activisme culturel. La distinction entre fondamentalistes et libéraux, issue de circonstances occidentales et globales, renvoie à une plus ou moins stricte interprétation de l'islam, mais ces termes recouvrent plusieurs sens, y compris un sens politique. La distinction entre petite et grande tradition est aussi problématique lorsqu'elle suppose des situations statiques, « arriérée » ou « civilisée ». Enfin, la distinction entre islam local et global, reflétant l'effet des processus de globalisation et de localisation, est elle aussi contingente.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This paper categorizes Muslim beliefs and practices in postcolonial Indonesia — santri-abangan-priyayi, traditionalist-modernist, political-cultural, fundamentalist-liberal, great-little tradition, and global-local — and argues that, far from being fixed, they must be situated in context. Such a typology must consider contingency, diversity, and complexity, shaped by various factors. The terms santri and abangan are useful to identify fractions of the Muslim population in Java, but are not relevant in other islands. Santri, originally the students in religious schools (pesantren), now encompasses the wider category of the pious Muslims, whereas abangan refers to nominal Muslims. The two groups have a dynamic relationship, including its politicization in contemporary Indonesia. The traditionalist vs. modernist contrast, influenced by colonialism and the modernization theory, has prevailed, but Muslim groups often perceive their difference in non-fundamental religious matters, rather than in terms of tradition vs. modernity. The political vs. cultural Muslim contrast is between groups that stress politics and groups that do not, but many political Muslims are involved in cultural activities, as many may shift from political to cultural activism. The fundamentalist vs. liberal contrast, referring to the stricter vs. freer interpretation of Islam, emerged from Western and global circumstances, but such fundamentalism and liberalism have various meanings, including political. The contrast of the great vs. little tradition is also problematic if static situations, either “backward” or “civilized,” are implied. Finally, the contrast of local vs. global Islam reflects the impact of processes of globalization and localization, although it is also contingent.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://moussons.revues.org/1746