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Titre Les rites de la mort à Bornéo : séparation ou renaissance ? Actualité de Robert Hertz
Auteur Pascal Couderc
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 11, 2007 Indonesia
Rubrique / Thématique
Notes de lecture
Page 211-225
Résumé La publication récente par le Borneo Research Council d'un ouvrage collectif sur la mort fournit l'occasion de réévaluer l'apport de Robert Hertz à la compréhension des rites funéraires à Bornéo. Si la traduction en anglais, dans les années 1960, de l'essai de Hertz sur la représentation collective de la mort avait consacré, grâce notamment aux travaux de Peter Metcalf sur les Berawan, la puissance du modèle analytique hertzien, ce nouvel ouvrage semble signaler que le moment de la célébration finale est venu, où les héritiers se libèrent de l'emprise spirituelle du défunt. Tout en conservant une grande part de sa valeur comme théorie du deuil, le paradigme transitionnel ou « réactif » de Hertz révèle ses limites, mises ici en lumière par des données ethnographiques encore peu connues ou inédites, qui démontrent, par exemple, l'existence d'une circulation des composantes de la personne par delà l'opposition entre la vie et la mort, ou encore l'influence directe des secondes funérailles sur la renaissance des défunts. Cet article aborde le dépassement du modèle hertzien en retournant à la lettre de l'essai, dont il met en relief l'intelligence ethnographique et la finesse théorique.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The recent publication by the Borneo Research Council of a collection of essays on death provides an opportunity to reassess the heritage of Robert Hertz, whose theory of the double obsequies relies heavily on the ethnography of the Ngaju and other Borneo peoples. The translation of Hertz's essay on the collective representation of death in the 1960s, prompting in particular Peter Metcalf's work on the Berawan, has consecrated the explanatory power of Hertz's model. With this new book, however, time seems to have come for the final celebration that marks the heirs' liberation from the deceased's spiritual influence. While still largely valid as a general theory of mourning, Hertz's paradigm of death as a reactive process proves inadequate to fully make sense of some lesser known or hitherto unpublished ethnographic materials that indicate a circulation of the components of the self taking place beyond the life-death opposition, or the direct influence of secondary burials on the rebirth of ancestors. This article deals with these criticisms from the standpoint of Hertz's essay itself, and highlights its ethnographic intuition and lack of theoretical dogmatism.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://moussons.revues.org/1837