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Titre Des hôtesses de karaoké à Phnom Penh
Auteur Pascale Hancart-Petitet
Mir@bel Revue Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est
Numéro no 15, 2010 La santé : miroir des sociétés d'Asie du Sud-Est
Rubrique / Thématique
Articles
Page 137-155
Résumé Au Cambodge, dans un contexte alliant paupérisation et forte pression sociale à la consommation, des jeunes femmes issues de milieux ruraux viennent s'installer à Phnom Penh, la capitale, afin de trouver une activité permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Parmi elles, nombreuses sont celles qui, par l'intermédiaire d'un membre de leur réseau familial ou amical, ou à la suite d'une information glanée à l'occasion d'une rencontre sur place, trouvent une activité en tant qu'hôtesse de bar karaoké. Cette activité induit des changements corporels, sociaux et culturels divers pour ces jeunes femmes et modifie en partie leur rapport à leur féminité, à leur sexualité et à leur santé. Considérées par les acteurs de santé publique comme des « populations vulnérables », en particulier en raison de leur activité dans la vente de services sexuels, ces femmes sont, parfois, la cible d'activités de prévention et de soins en santé de la reproduction. Cette contribution approche, d'une part, certains aspects de la construction des politiques sanitaires dans le contexte de la prostitution au Cambodge. Par ailleurs, l'article vise à explorer la façon dont ces jeunes femmes s'accommodent de leur nouveau rôle et dont elles mettent en œuvre, négocient ou détournent les pratiques de soins recommandées en matière de prévention du VIH et des grossesses non désirées. Les données ethnographiques illustrent comment les migrations spatiales et sociales des femmes observées au Cambodge induisent des pratiques « inédites » en santé de la reproduction ainsi que des formes nouvelles de construction d'identité de genre et du corps féminin. Au-delà, cette contribution propose de revisiter le concept
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In Cambodia, young women from rural areas come to live in Phnom Penh, the capital city, in order to find an activity able to meet their needs and those of their families. Among them, many are those who find an activity as a hostess bar karaoke. This activity induced physical and social changes, for these young women and tends to modify their relation to their femininity, their sexuality and their health. Considered by public health actors as “vulnerable populations” because of their activity as sex worker, these women are sometimes targeted for prevention and care activities in reproductive health. This contribution approaches certain aspects of the construction of health policies in the context of sex trade in Cambodia. Furthermore, the article seeks to explore how these young women deal with their new role and how they implement or negotiate care practices related to HIV prevention and unwanted pregnancies. The issues raised highlight how social and spatial migrations of women observed in Cambodia induce “unprecedented” practices in reproductive health as well as new forms of construction of gender identity and female body. Beyond that, this contribution proposes to revisit the concept of “sexual economic exchange” in the Cambodian context.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://moussons.revues.org/325