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Titre Dots normandes (mi-XVIIe-XVIIIe siècle)
Auteur Jochen HOOCK, Nicolas JULLIEN
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 7, 1998 Femmes, dots et patrimoines
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé La « richesse des femmes » tient en Normandie une place bien particulière. Le cadre juridique de la coutume normande repousse singulièrement le régime de droit commun des époux, et confère à la dot un régime spécifique qui exclut les filles des successions paternelles en présence de frères, et qui met le mari en position d'usufruitier de la dot. Cependant, l'étude - élargie à d'autres variables que la seule quantification de la dot - des pratiques matrimoniales des milieux marchands rouennais au tournant des 17 et 18e siècles, et d'un lignage noble de la région d'Evreux de 1662 à 1759, montre qu'il existe une distance entre coutume et pratique. Chez les marchands de Rouen, on constate une rupture entre une phase d'atonie dans la décennie 1690, caractérisée par une assez forte endogamie socioprofessionnelle et topographique dans laquelle la dot joue un rôle compensatoire, et les premières années du 18e où les cas d'exogamie associée à des conventions matrimoniales et une publicité sans précédent marquent un processus de distanciation sociale dans lequel la dot n'intervient plus que comme une variable parmi d'autres. Les alliances matrimoniales du vieux lignage normand des Lombelons dévoilent à la fois une ouverture vers d'autres groupes sociaux, et une fermeture par des conventions matrimoniales et successorales discriminatoires pour la femme, dont la dot, entre autres, est un élément central de la stratégie de maintien.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In Normandy, « women's richess » has got a special position.The custom juridical frame pushes back in a singulary way the commun right rules of the married couple, and gives the dowry a specifical regime which excludes daughters from paternal successions in the presence of brothers, and puting the husband as an usufructuary of the dowry. But, the study of the matrimonial practices of Rouen merchants at the turning of the 17 and 18th centuries, and of an old noble lineage from 1662 to 1759 shows a distance between custom and practice. In the Rouen merchants case, there is rupture between an atony during the 1690 decade, characterized by a strong socioprofessionnal and topographical endogamy in which dowry has got a compensatory role, and the first years of the 18th century where the exogamy cases, associated with matrimonial conventions and a without preceding advertising, shows a social distanciation processus in which dowry interposes any more only as a variable beetwen other ones. The matrimonial unions of the old norman lineage called Lombelon reveals at one and the same time an opening to other social groups, and a closure by matrimonial and successoral conventions discriminatory for the wife and woman, whence dowry, between other variables, is a central element of the upholding strategy.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/348