Titre | Harem : ce que les femmes, recluses, font entre elles | |
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Auteur | Jocelyne DAKHLIA | |
Revue | Clio : Histoires, femmes et société | |
Numéro | no 26, 2007 Clôtures | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Harem : ce que les femmes recluses font entre elles. Cet article tente d'éclairer le moment où, dans la perception de l'Orient musulman par les observateurs européens, s'instaure un lien d'évidence entre réclusion des femmes et homoérotisme féminin. Cette vision du harem générant par nature des pratiques homosexuelles va à l'encontre de la littérature islamique médiévale sur la question, dans laquelle le tribadisme ne peut résulter que d'une corruption externe à la clôture vertueuse de l'espace domestique. Les observateurs européens de l'âge moderne transposent dans l'espace privé du harem l'homoérotisme (masculin) qu'ils observent dans l'espace public. Les femmes seraient induites à différentes formes de transgression sexuelle et de genre et le modèle du harem, assimilé à un couvent dévoyé, peut figurer en soi une forme d'imposture absolue. Cette analyse d'une séparation pathologique des hommes et des femmes, induisant des pratiques sexuelles elles-mêmes « pathologiques », a longtemps imprégné en retour le monde islamique et ses sciences sociales ; elle ne s'est vue remise en cause que tout récemment. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The Harem: what secluded women do together. This article explores the moment when European observers of the muslim Orient established a relationship between women's seclusion and feminine homoeroticism. This assumption of the existence of homosexual practices in the harem went against medieval islamic literature, which argued that tribadism only occured when corrupt external influences penetrated the virtuous seclusion of the domestic space. Early modern European observers transposed the (masculine) homoeroticism they saw in public space to the private space of the harem. Women were led to different forms of sexual and gender transgressions within the harem, which itself acquired the characteristics of an imposture, assimilated as it was to a convent gone astray. This understanding of a pathological separation between men and women introducing in return « pathological » sexual practices was itself appropriated within the islamic world and its social sciences and has only recently come into question. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://clio.revues.org/5623 |