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Titre Hérodote et Artémisia d'Halicarnasse
Auteur Violaine Sebillotte Cuchet
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 27, 2008 Amériques métisses
Page 15-33
Résumé Le point de vue d'Hérodote sur les guerres médiques, et particulièrement la bataille de Salamine en 480 avant notre ère, n'est pas totalement conforme à la bipolarisation grec/barbare, qui organise et hiérarchise les individus et les groupes vivant autour de la Méditerranée à l'époque classique. En effet Hérodote est un métis d'Halicarnasse en Asie mineure, et il s'amuse plutôt à décrire dans cet engagement naval la provocation d'Artémisia, reine de sa cité en 480. Celle-ci, également métissée, prouve qu'une cité grecque peut être dirigée par une femme, y compris à la guerre. Artémisia, particulièrement avisée, se conduit certes de façon déloyale mais avec une adresse telle que les dieux semblent avec elle. En adoptant le point de vue du métissage, celui d'Hérodote, il s'agit ici de montrer que l'épisode ne valide ni ne renverse la hiérarchie grec/barbare mais révèle les résistances d'une autre réalité grecque, celle d'un monde mélangé, où les femmes ne sont pas toujours soumises aux hommes suivant les critères de l'Athènes du ve siècle.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Herodotus's point of view on the Persian Wars does not entirely conform to the Greek-Barbarian polarity which organizes individuals and groups hierarchically throughout the the Classical Mediterranean area. Since Herodotus is probably métis, from Halicarnassus in Asia Minor, he enjoys describing the provocative Artemisia, tyrant in his own city in 480, during the naval battle of Salamis. Artemisia, another métis person, illustrates that a Greek city could be under female power, even at war. The very shrewd Artemisia betrays her ally but she does it so skillfully that it seems the gods are with her. By reading the episode from an ethnically diverse point of view, that of Herodotus, I argue the episode neither confirms nor inverts the Greek-Barbarian polarity; rather it reveals the resistance of another Greek reality, the reality of a mixed world where women were not always under men's control as they were in the Athenian classical construction of gender.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/7303