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Titre Le sein et le couteau. L'ambiguïté de l'amour maternel dans l'Athènes classique
Auteur Aurélie Damet
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 34, 2011 Liens familiaux
Page 17-40
Résumé Étudier l'essence et les manifestations de l'amour maternel dans la Grèce ancienne permet la mise en évidence de la complexité de la notion de philia. Les mères grecques éprouvent en effet pour leur progéniture des sentiments qui relèvent à la fois d'une nature instinctive et d'une élaboration conditionnelle qui repose sur des attitudes et des gestes. Le corps, le sang, le lait, sont autant d'éléments biologiques, « d'humeurs », qui nourrissent la part naturelle des affects maternels. Si Platon et Aristote se sont avant tout évertués à discuter le caractère inné ou acquis de l'affectation parentale, les poètes tragiques ont projeté sur la scène théâtrale un spectre large de sentiments familiaux, où la haine maternelle côtoie l'amour pourtant infanticide,  et où le souci intéressé des hommes qui n'ont pas engendré d'enfant (apais) croise la détresse des pères violemment privés de leurs rejetons. En ce sens, les Grecs ont pensé avec autant de nuances l'existence et la formation des affects maternels et paternels.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The study of the meaning and manifestations of maternal love in Ancient Greece reveals the complexity of the notion of philia. Greek mothers expressed sentiments toward their children that were both instinctive and the product of conditioning that relied on attitudes and gestures. The body, blood, and milk were all biological elements or ‘humors' that nourished the natural side of maternal affects. While Plato and Aristotle both debated the innate or learned quality of paternal affections, the tragic poets depicted in their theatrical representations a wide range of familial sentiments where maternal hatred is found alongside love capable of and where the self-interest of men without children (apais) juxtaposes the distress of men who have been violently bereft of their child. To this extent, the Greeks conceptualized the existence of a nuanced range of maternal and paternal affects.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://clio.revues.org/10216