Titre | La « brutalisation » de la guerre. Des guerres d'Italie aux guerres de Religion | |
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Auteur | Jean-Louis Fournel | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 2, 2004 Barbarisation et humanisation de la guerre | |
Rubrique / Thématique | Dossier |
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Résumé |
Jean-Louis Fournel, abordant la période des guerres d'Italie, tente de montrer comment ces nouvelles guerres modifient l'intensité et le rythme de la guerre guerroyée : la conscience d'une violence et d'une rapidité inédites fait planer une menace de mort sur les États eux-mêmes et la question de la guerre est dès lors placée au cœur de la pensée politique. Trois manifestations de ces « nouvelles » guerres marquent particulièrement les contemporains et autorisent l'analyste à évoquer ici une « brutalisation » ou un ensauvagement des conflits, bien avant la Première Guerre mondiale qui a fondé récemment le développement d'une telle problématique : les sacs de ville, la mise en coupe réglée des territoires conquis avec le développement d'une véritable guerre contre les civils et, enfin, l'augmentation exponentielle du nombre de morts durant les batailles (du fait entre autres des modifications dans l'armement et du nombre de soldats constituant les nouvelles armées « nationales »). S'ensuivent des tentatives d'une nouvelle « humanisation », très relative des conflits armés fondée sur un nouvel examen du jus in bello (par opposition à une quasi disparition de la question du jus ad bellum). Il est notable à cet égard que le lexique de la « barbarie » est très peu utilisé chez les chroniqueurs et historiens des guerres d'Italie alors même qu'il a une forte présence chez les historiens et témoins des guerres de Religion en France. On peut se poser la question de savoir s'il ne faudrait pas voir là une certaine « rechristianisation » du discours sur la guerre. De la sorte, cette « rechristianisation » d'une partie de la réflexion sur la violence de guerre, au croisement du déclin de l'idéologie chevaleresque, des réflexions philosophiques, théologiques ou juridiques nées des massacres commis par les conquistadores dans le « nouveau monde » (Cortez avait fait ses premières armes sur les champs de bataille italiens) et des réactions face aux atrocités de la guerre civile, permettrait peut-être tout à la fois d'inscrire la barbarie dans le présent des conflits, de permettre un nouveau discours pacifiste, de confier paradoxalement au souverain comme instance laïque, au-dessus des choix religieux personnels, le rôle d'arbitre et de régulateur des guerres (cf. les politiques), et, enfin, de relancer la question du jus in bello (le jus ad bellum n'étant plus vraiment opératoire, pas plus que le rôle d'arbitre du pape qui s'effondrera bientôt définitivement dans l'Europe née du traité de Westphalie). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://asterion.revues.org/100 |