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Titre Fragmentation, altérité et identité dans les sociétés insulaires
Auteur François Taglioni
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 11, novembre 2010 Fragmentation/Balkanisation
Rubrique / Thématique
Fragmentation sociale et/ou ethnique
Résumé A partir d'une typologie sur les variations ethno-religieuses dans les petits espaces insulaires, cet article établit le lien entre niveau de développement humain, identité et altérité pour évaluer les risques de fragmentation et de balkanisation des espaces et des sociétés insulaires. Pour les sociétés multiculturelles, altérité et identité peuvent cohabiter si la paix sociale est avérée. Dans le cas contraire, le multiculturalisme connaît des limites. Pour les sociétés à enracinement autochtone multiséculaire prédominant, l'unité identitaire n'est pas obligatoirement garante de développement humain harmonieux et la balkanisation devient possible. Ces sociétés font d'ailleurs globalement partie des moins bien développées au sein des petits États insulaires. Néanmoins, si l'unité est érigée en mythe fondateur de la nation celle-ci peut prospérer avec toutefois le risque de voir l'altérité phagocytée par la toute puissance de l'identité nationale. Enfin, dans les sociétés insulaires qui associent, dans un face à face, deux communautés dominantes, l'une de vieille souche autochtone, l'autre venue d'Europe ou d'Inde, la nation est le chaînon manquant, le métissage est absent ou caché, les identités s'excluent ou pour le moins s'ignorent. Le niveau de tolérance de l'autre est très fragile, l'altérité souffre de l'imperméabilité des identités et du déséquilibre politique, économique et social qui s'opèrent entre les deux groupes.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais From a typology of ethno-religious variation in small island spaces, this paper establishes the link between human development level, identity and otherness to assess the risks of fragmentation and balkanization of spaces and insular societies. For multicultural societies, identity and otherness can coexist if social peace is established. Otherwise, multiculturalism presents some limits. For centuries Native societies rooted predominant unit identity is not necessarily a guarantee of harmonious human development and the balkanization becomes possible. These societies are generally among the least well developed in small island states. However, if the unit is established in the founding myth of the nation it can prosper, however, the risk of otherness phagocytosed by the omnipotence of national identity. Lastly, in island societies that combine, in a face to face, two dominant communities, one from an old native, the other from Europe or India, the nation is the missing link, the mixing is absent or hidden, identities mutually exclusive or at least ignore each other. The level of tolerance of others is very fragile, otherness is suffering from tightness and imbalance of political identities, economic and social taking place between the two groups.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://espacepolitique.revues.org/1634