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Titre L'Etat au Proche-Orient arabe entre communautarisme, clientélisme, mondialisation et projet de Grand Moyen Orient
Auteur Fabrice Balanche
Mir@bel Revue L'Espace Politique
Numéro no 11, novembre 2010 Fragmentation/Balkanisation
Rubrique / Thématique
Fragmentation sociale et/ou ethnique
Résumé Dans l'ouvrage de référence que constitue le Proche-Orient éclaté, l'historien libanais Georges Corm, nous explique que cette région du monde se trouve dans un processus historique de fragmentation étatique. Le Liban est l'archétype de ce phénomène. L'Etat libanais a disparu durant la guerre civile (1975-1990) au profit de milices pour réapparaître sous contrôle étranger au début des années 1990. Mais la fragmentation territoriale sur des bases communautaires et claniques demeure une réalité forte que la « reconstruction du Liban » n'a pas réussi à  faire disparaître. La Syrie apparaît davantage  comme un Etat centralisé et solide, exempte de problèmes communautaires. Cette vision est trompeuse car les clivages communautaires existent. Ils sont simplement cachés par le régime baathiste, qui masque son caractère alaouite par la négation du communautarisme alors qu'il est le socle politique dont  Bachar El Assad a hérité. Mais aujourd'hui, la communauté alaouite ne bénéficie plus des mêmes privilèges que par le passé. L'intégration économique de la Syrie dans la sphère des pétromonarchies du Golfe profite davantage à la bourgeoisie sunnite envers laquelle le régime de Bachar El Assad multiplie les ouvertures. Quant à la Jordanie son homogénéité ethnique semble la préserver du processus de fragmentation sur des bases communautaires, mais non de la montée d'une opposition islamiste qui investi les collectivités locales. Dans les trois pays sur lesquels portent plus précisément cette étude, l'action des Etats est de plus en plus réduite par la permanence des modes d'organisation communautaire au sens large qui s'expriment officiellement au Liban, officieusement en Syrie et en Jordanie, ainsi que par la mondialisation économique. A terme cette déliquescence interne de l'Etat et le projet de Grand Moyen Orient américain peuvent conduire à des partitions territoriales.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais In The Middle East broke, the Lebanese historian Georges Corm, explains that this region is in a historical process of State fragmentation. Lebanon is the best example of this phenomenon. The Lebanese state has disappeared during the civil war (1975-1990) for the benefit of militias to reappear under foreign control in the early 1990's. But the territorial fragmentation on community bases and clan is a powerful reality that the "reconstruction” of Lebanon has failed to remove. Syria appears like a strong central state, exempt for community problems. This view is misleading because the community cleavages exist. They are just hidden by the Baathist regime, which masks his Alawite character by official communitarianism negation. But Alawite support is necessary for Bashar El Assad regime. Today, the Alawite community no longer enjoys the same privileges as in the past. The economic integration of Syria in the sphere of the Arab Gulf is more beneficial to the Sunni bourgeoisie to which Bashar  El Assad regime multiply openings. In Jordan, ethnic homogeneity seems to protect the country from community-based fragmentation but not the rise of an Islamist opposition that local governments invested. In the three countries which relate specifically to this study, the state action is increasingly reduced by the permanent modes of community organization who formally expressed in Lebanon, Syria and informally in Jordan and by economic globalization. Eventually this internal withering of the State and the American project of Greater Middle East may lead to territorial partition.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://espacepolitique.revues.org/1619